Le président Sissoco dissout le parlement et annonce la date des élections fixée au moment opportun

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Le Président de la République guinéenne, Umaro Sissoco Embaló, a pris la décision de dissoudre ⁢l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) le lundi 04 décembre 2023, seulement trois jours après les ​événements ‌du 01 décembre. Cette décision a été prise après qu’un groupe de la Garde Nationale a attaqué et pris d’assaut les cellules de la Police Judiciaire, entrainant une grande instabilité dans le pays.

Lors d’une interview avec les journalistes, après la réunion du Conseil d’Etat, le Président Umaro Sissoco Embaló a justifié sa décision en soulignant que le Parlement était devenu un foyer d’instabilité. Il a également annoncé qu’une date sera fixée ⁢pour les prochaines élections législatives, conformément à ⁤l’article 68, ‍alinéa f) de la Constitution de la République.

« Nous allons appeler une nouvelle fois le peuple à voter en Guinée-Bissau. Le peuple est souverain et c’est à lui de décider. C’est le​ seul moyen de s’exprimer librement et de choisir les ‍nouveaux représentants ⁣du peuple. Je ne tolèrerai pas le ⁤désordre ​et les abus », a-t-il déclaré, en‍ rappelant que ⁣les événements majeurs du pays, tels que la guerre civile ‌de 1998, le coup d’État contre l’ancien ⁤président Kumba Ialá et le 01 février, ont tous été orchestrés à l’Assemblée Nationale​ Populaire. Mais cette‌ fois-ci, l’attaque du 01 décembre sera le point final de toutes ces « pantomimes ».

« Un législateur ne⁤ peut pas⁤ tout prévoir. Il ne fait pas référence aux coups d’État. Si l’attaque ​du 01 décembre avait bel et bien été un coup d’État, seule la ⁤Constitution et les institutions de la République auraient été ‍suspendues, et un comité⁢ ou un conseil militaire serait en charge de garantir la stabilité et le bon fonctionnement des institutions », a-t-il ⁣précisé.

Le Président Umaro Sissoco Embaló a également expliqué que le Président de l’Assemblée ‍Nationale Populaire n’a pas été invité à participer à la réunion du Conseil⁤ d’Etat, car il n’avait pas prêté serment en tant que membre du Conseil.

« Mon cabinet l’a⁢ contacté pour prêter serment, mais il ‍ne s’est pas présenté,‌ prétendant être en ⁤session parlementaire dans ⁤le sud du pays ‍», a-t-il ajouté.

Selon le décret lu⁤ par le Conseiller pour les Affaires Politiques du Président de la ​République,‍ Fernando Delfim‍ da Silva, le chef‌ de ‌l’Etat a évoqué‌ « la gravité des ‍événements des 30 novembre et du 1er décembre de cette année ‍», en référence au cas de l’attaque des cellules de la Police Judiciaire à Bissau par un​ groupe lourdement armé de la Garde Nationale. Il a souligné que l’inaction du gouvernement⁢ face à cette situation ‍constitue une tentative de ‍subversion de l’ordre constitutionnel, entraînant « la perte de⁣ vies humaines ».

« Le but déclaré de la Garde Nationale d’empêcher, par la force,⁣ les enquêtes en cours menées par⁤ le ministère​ public a clairement révélé la complicité entre ‌la grande corruption et certains intérêts politiques au⁣ sein de l’appareil⁣ d’Etat », peut-on lire ⁤dans le​ décret présidentiel.

La‌ Présidence de la ‌République a également fait ⁢référence au récent débat parlementaire ⁣sur le détournement de fonds publics. Au lieu‍ de promouvoir la stricte application de la Loi d’exécution budgétaire et d’exercer leur⁤ rôle de superviseur des ⁣actes du gouvernement, l’Assemblée Nationale Populaire a ⁣choisi de défendre les membres du gouvernement soupçonnés ‌d’implication dans des actes de corruption portant gravement atteinte aux‌ intérêts supérieurs⁣ de l’Etat.

« Face‍ à cette tentative de coup ​d’Etat, qui aurait été menée‍ par la Garde Nationale, et à des preuves accablantes de ⁤la ⁢complicité de⁤ politiciens,⁣ il est⁤ devenu impossible‌ pour les institutions de la République de fonctionner normalement, une situation⁤ qui justifie une grave crise politique. En conséquence, le ​Président de la République décrète, en vertu ​de l’article 69, paragraphe 1, alinéa a) combiné avec l’article 70 de la Constitution de la République, ce qui suit : la dissolution de l’Assemblée Nationale‌ Populaire ⁢de⁢ la 11e législature », indique le décret présidentiel N° 70/2023.

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