Selon le rapport 2022 de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) du Mali présenté par son président Moumouni Guindo le 28 novembre dernier, la somme alarmante de 188,8 milliards de FCFA a été gaspillée en irrégularités financières au cours de cette année. Ces chiffres sont le résultat d’une analyse minutieuse de 32 rapports émis par les différentes structures de contrôle et de régulation.
De plus, l’OCLEI a transmis pas moins de 23 dossiers à la justice pour un montant de 23 milliards 855 millions de FCFA, soit une moyenne d’un milliard de francs CFA par dossier.
Cependant, le rapport va encore plus loin en mettant en lumière les pratiques frauduleuses dans le domaine de l’éducation, avec 1 077 écoles secondaires privées qui fonctionnent avec de faux arrêtés, souvent obtenus grâce à des fonctionnaires corrompus du Ministère de l’Education nationale.
Ce n’est pas tout, les comptes bancaires de 23 personnes ont également été scrutés de près et les résultats sont alarmants : un montant de 21 milliards 335 millions de francs CFA a été identifié comme étant potentiellement illicite, alors que leurs revenus légitimes ne s’élèvent qu’à 1 milliard 106 millions de francs CFA. Ces chiffres sont révélateurs de l’ampleur de la corruption dans le pays.
De plus, le rapport soulève des inquiétudes concernant les déclarations de biens, avec une diminution drastique du nombre de dossiers transmis à la Cour Suprême. En effet, sur la totalité de l’année, seuls 2 842 déclarations de biens ont été recensées, ce qui est extrêmement préoccupant.
Face à ces constatations alarmantes, l’OCLEI émet des recommandations concrètes pour lutter efficacement contre la corruption au sein des institutions publiques. Parmi celles-ci, la mise en place d’un comité anti-corruption et la valorisation du contrôle interne, des inspections et du Contrôle général des services publics sont primordiales. De plus, il est impératif que les juridictions soient dotées de moyens logistiques, financiers et humains suffisants pour mener à bien leurs missions.
Il est temps que des actions concrètes soient prises pour mettre un terme à ces pratiques illégales et néfastes pour le développement du pays. L’OCLEI montre aujourd’hui l’étendue du gaspillage et de la corruption ; il est de notre responsabilité de prendre les mesures nécessaires pour y remédier. Ne fermons pas les yeux sur ces problèmes, et agissons dès maintenant.