Dans moins de 24 heures, une rencontre d’une importance capitale se prépare au Cameroun entre le président de la Transition du Gabon et le président en exercice Paul Biya. Les deux hommes se rencontreront pour la première fois depuis que le général Brice Ologui Nguema a renversé le président Ali Bongo dans un coup d’Etat qui a secoué le Gabon après les élections présidentielles.
Depuis son arrivée au pouvoir, le général Brice Ologui Nguema brasse l’air de son mépris envers le régime de Paul Biya, alors qu’il a déjà rencontré les autres chefs d’Etat de l’Afrique Centrale tels que Sassou et Téodoro. On se demande alors quelles sont les raisons qui ont poussé le putschiste à ignorer jusqu’ici le président camerounais.
D’après les informations relayées par le journal local « Terre Promise » dans son édition du mardi 05 décembre 2023, le clan présidentiel de Yaoundé impose comme condition à Brice Ologui Nguema de renoncer à son statut de putschiste pour endosser celui de chef d’Etat avant la rencontre avec Paul Biya. Cette exigence prend tout son sens lorsque l’on sait que Chantal Biya, l’épouse du président camerounais, entretient une amitié étroite avec l’actuelle Première dame du Gabon, Sylvia Bongo, qui se trouve actuellement derrière les barreaux.
Il est connu que la libération de Sylvia Bongo et de son fils Nourédin, emprisonnés à la suite du coup d’Etat, est une priorité pour Chantal Biya. Des soupçons planent même sur l’intention de Yaoundé de fomenter un nouveau coup d’Etat pour libérer son amie. Des accusations graves ont été révélées par le journaliste camerounais Remy Ngono, qui a publié sur les réseaux sociaux des enregistrements vocaux envoyés par des sources dans les services de renseignements du Cameroun et du Gabon. Ces enregistrements révèlent que le projet de coup d’Etat serait orchestré depuis le Cameroun par le régime de Paul Biya, avec comme cerveau Chantal Biya elle-même.
Une situation qui soulève de nombreuses questions sur l’état des relations entre les deux pays et la stabilité de la sous-région. Cette rencontre entre les deux présidents se déroulera ainsi dans un contexte tendu, où les accusations et les suspicions fusent de part et d’autre. Une rencontre qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l’avenir politique des deux pays et de toute l’Afrique centrale.
