Les autorités françaises ont pris une décision historique le 13 décembre en annulant le décret d’extradition de François Compaoré, frère de l’ancien président burkinabé, vers le Burkina Faso. Cette décision fait suite à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 7 septembre 2023, qui a conclu à la violation de l’article 3 de la convention européenne en cas d’extradition du requérant vers le Burkina Faso. Cet article protège contre la torture, les traitements inhumains ou dégradants.
L’abrogation de l’extradition de M. Compaoré a été annoncée par le ministère de la justice, relayé par le journal Le Monde. Cette décision a été prise quelques jours après que des informations ont été révélées par plusieurs médias, selon lesquelles quatre agents de la DGSE, le service de renseignements français, étaient détenus par les autorités du Burkina Faso. Ces événements ont également fait resurgir l’affaire du meurtre du journaliste Norbert Zongo, pour lequel M. Compaoré est recherché.
Cette annulation d’extradition est un soulagement pour M. Compaoré et ses avocats, qui ont toujours nié son implication dans le meurtre du journaliste d’investigation. Cependant, cette décision soulève également des questions sur la coopération entre la France et le Burkina Faso en matière de justice et de droits de l’homme. Le Burkina Faso a souvent été critiqué pour sa violation des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne les disparitions forcées et les détentions arbitraires.
Le procès de M. Compaoré pourrait maintenant avoir lieu en France, mais il est également possible qu’il reste en liberté dans le pays. Les autorités françaises ont réaffirmé leur attachement aux valeurs et aux principes des droits de l’homme et ont appelé à une coopération étroite entre les deux pays dans le cadre d’une justice équitable pour le meurtre de Norbert Zongo. Cette décision marque une étape importante dans l’affaire Zongo et relance l’espoir de vérité et de justice pour sa famille et ses partisans.