Sanctions américaines: la Lusophonie visée dont la Guinée-Bissau, Macao et la Guinée équatoriale

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Les États-Unis d’Amérique ont annoncé ce mercredi qu’ils appliqueraient des sanctions à plusieurs ⁤pays, notamment aux pays‍ membres de la Communauté des pays de langue portugaise, à la Guinée-Bissau, à Macao et à la Guinée équatoriale. La raison en est le non-respect des normes de la Loi de protection des victimes de la traite ​des ​êtres humains.

Selon un décret signé fin septembre par le président américain Joe Biden, ⁤les sanctions⁣ entreront en vigueur​ l’année prochaine et resteront en place jusqu’à ce que ⁤ces gouvernements se ⁢conforment ‍aux normes minimales⁣ ou fassent des efforts‌ significatifs. Les ‌sanctions américaines sur ‌ces trois territoires s’appliquent ‌à l’aide non humanitaire et non liée au commerce.

En tant que président par intérim de la Ligue guinéenne des droits de l’homme, Bubacar Turé a déclaré à Lusa jeudi que la Guinée-Bissau‍ « fait très‍ peu » pour lutter contre⁤ la traite des êtres humains, une​ situation récemment dénoncée par le gouvernement américain. Réagissant à la mesure du gouvernement américain, le‌ président par intérim de la Ligue guinéenne des droits de l’homme a déclaré qu’il ​n’était pas surpris par ‍la Guinée-Bissau car l’organisation qu’il dirige dénonce depuis longtemps cette situation ‌et accuse les autorités d' »inertie et de‌ manque de volonté politique »⁤ face à ‌un véritable problème dans le pays.

Bubacar Turé a cité le ⁢cas connu sous le‌ nom d’enfants Talibé, des garçons emmenés dans des pays voisins de la Guinée-Bissau ⁤en affirmant qu’ils vont étudier le Coran, mais qui,⁢ en réalité, finissent par mendier. À⁢ plusieurs reprises, a déclaré Turé, les autorités ont attrapé des personnes avec ‌un‍ nombre considérable de ces enfants dans une tentative de quitter le pays,‌ mais, a-t-il souligné, personne n’a jamais été condamné pour trafic d’êtres humains. « Il n’y a jamais eu de condamnation en Guinée-Bissau de suspects ou⁣ de personnes prises en flagrant délit de trafic d’êtres humains », a déclaré le dirigeant de la Ligue guinéenne des droits de l’homme.

Bubacar Turé ⁢a également ‍évoqué des situations où‌ de jeunes personnes sont ‌attirées par des promesses de travail en Europe et au Moyen-Orient et a parlé de femmes et de jeunes filles emmenées dans d’autres parties du⁤ monde et qui, a-t-il dit, finissent par ‍se prostituer. Le dirigeant de la Ligue ‌guinéenne des droits de l’homme a déclaré que les sanctions imposées par le gouvernement américain ne font que‍ confirmer les accusations de ‍son organisation dans ses rapports et publications.

Bubacar Turé a souligné que la ⁢Guinée-Bissau dispose d’un cadre juridique acceptable sur la traite des êtres humains grâce à ‌la​ loi 12/2012 du 6 juillet, qui punit de 3 à 15 ans ceux qui sont ‌jugés et reconnus coupables de traite des‍ êtres humains. Le problème, a-t-il dit,⁤ réside dans l’application de cette loi et la création de mécanismes⁢ pour la faire fonctionner, notamment la mise en place ⁣du Comité​ national de lutte‌ contre la⁣ traite des‍ êtres humains. Ce comité a été créé mais ⁤n’a jamais fonctionné d’un point de vue pratique en raison d’un manque de moyens ⁣matériels‌ et financiers, ​a ajouté Bubacar Turé.

Les sanctions imposées par⁢ le gouvernement américain qui placent la Guinée-Bissau, ⁣la Guinée ⁢équatoriale et Macao sur la « liste noire » des pays⁣ ne prenant pas suffisamment⁣ de mesures contre la traite des êtres humains sont de niveau‌ 3, dans une évaluation où le niveau 4 est le plus bas. Les États-Unis estiment qu’environ ⁢27 millions de personnes dans le‍ monde sont victimes de la traite des êtres humains et du travail forcé, un phénomène ⁣qui ‍touche principalement les femmes, les personnes de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels⁣ et⁢ transgenres) et les ​minorités ethniques et religieuses.

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