Ministère de la Paix en Éthiopie : Nouvelle controverse sur les morts civiles et les détentions politiques

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Les députés déclarent :

« Nous ne voyons pas l’importance du ⁤ministère. »

Lors ⁣de leur comparution devant le Parlement le 11 janvier 2024, ‌les fonctionnaires du ministère de la paix ⁣ont été fortement ⁤critiqués pour ‌leur ‍inaction face aux conflits et à la violation des droits des citoyens.

Les députés représentant​ les régions d’Amhara ⁤et d’Oromia ont exprimé leur indignation face à l’utilisation continue d’armes lourdes et de⁤ drones sur des civils. Abebaw Desalew,⁢ député ⁣de Jiga⁤ et⁢ membre du⁤ Mouvement national d’Amhara (NAMA), a vivement interrogé les fonctionnaires sur leur incapacité à mettre fin à ces atrocités.

« Pourquoi votre ministère ne fait-il rien pour arrêter ces meurtres de civils ? Cela devient courant dans⁣ de nombreuses régions du pays », a-t-il demandé.

Le ⁢député a également mentionné des⁢ preuves concrètes de l’utilisation d’armes⁣ lourdes et de drones dans ⁢les ⁣régions d’Amhara, d’Oromia et du Tigré, citant des ‌villes ⁣comme Finote Selam, Wolega, Debre Birhan et Debre Elias parmi⁤ les​ victimes. Certaines de ces attaques ont eu lieu dans sa propre ⁢circonscription, ainsi⁢ que dans celle de Binalf Andualem, ministre de la ⁤Paix.

« Des civils ⁣ont été tués dans une ‍clinique à Debre Birhan ⁤et⁣ dans une église protestante‍ à Wollega. Les massacres et les viols sont monnaie courante », a déploré M. Abebaw. Il a également averti que ⁣les actions du gouvernement poussent de plus en plus de citoyens à rejoindre des groupes armés.

Tadele Buraka,‍ député, a⁤ souligné que ‍les vastes conflits ont également affecté l’agriculture, ‌l’éducation et les services gouvernementaux. ⁣Il a posé une question importante au ministre de la paix Binalf :

« Pourquoi les négociations avec les ⁤groupes armés ‌dans l’Oromia ont-elles échoué ? Nous⁤ ne voyons ⁣pas ⁣de progrès dans les régions ‌d’Amhara non‍ plus. Les conflits transfrontaliers sont également ⁤en augmentation. »

Le député Shume Ayano a également‍ reproché au ministère d’être inactif face à la présence de groupes​ armés traversant les États régionaux ‍et occupant des​ terres.

Pendant la session, la détention de​ députés en violation ⁤de leurs privilèges d’immunité a également été soulevée. Christian Tadele a été emprisonné en ‌août⁣ 2022.

« Le ministre d’État ‍de la paix Taye Dende’a ⁣a été ​incarcéré et Seyoum Mesfin, un ⁤autre ministre de ⁢la paix, a fui​ le‌ pays. Les manifestations pacifiques sont désormais ‍interdites et les organisations de défense des droits de l’homme‍ n’ont pas accès aux détenus », a déclaré M.‍ Abebaw.

Face à ces critiques, le​ ministre de⁣ la paix a affirmé que les conflits prolongés⁤ dans le pays résultent de l’incapacité à gérer les changements ⁢politiques⁢ et à se réconcilier avec l’histoire.

« Les conflits ne sont pas ⁢nouveaux en Ethiopie,‌ mais le ministère‌ de⁤ la‌ paix a été créé‍ il⁣ y ⁢a​ quelques années seulement. Il est injuste de nous accuser ​de l’absence de paix depuis ⁤la création​ du​ ministère. Le Parlement qui l’a voté devrait plutôt s’interroger ‍sur son importance », a-t-il affirmé.

Le ministre a également cité des exemples de succès dans les négociations avec des groupes armés dans les régions de Benishangul et Gambela, qui ont ⁤contribué à stabiliser ​la ⁢situation. Malheureusement, les négociations avec⁣ les groupes armés dans‍ l’Oromia ont été plus⁣ difficiles à conclure.

« Le gouvernement​ s’efforce ​de mettre fin aux conflits de manière pacifique, mais‍ cela s’avère difficile en ces temps où la violence et la lutte‌ armée sont prônées de toutes parts »,​ a déclaré M. Binalf.

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