Il y a plus de 20 ans, à l’âge de 32 ans, j’ai été frappée par une toux persistante qui m’empêchait de respirer normalement. La situation était si grave que je devais dormir assise dans un fauteuil inclinable pour pouvoir respirer. Malgré mes visites répétées chez le médecin, ma toux ne s’améliorait pas et j’avais du mal à respirer. Après plusieurs diagnostics erronés, j’ai finalement demandé à voir un pneumologue. Le pneumologue m’a immédiatement envoyée à l’hôpital, où je suis tombée dans le coma.
Quand je me suis réveillée trois jours plus tard, j’ai appris que j’avais une inflammation du muscle cardiaque causée par un virus et que j’étais en insuffisance cardiaque. Ce fut un choc pour moi, mais encore plus pour mon fils de 12 ans à l’époque. Les médecins m’ont donné seulement cinq ans à vivre, ce qui signifiait que je ne verrais pas mon fils terminer ses études secondaires.
Cette perspective était terrifiante pour moi car mon fils était tout pour moi. Avec cette nouvelle réalité, mon fils a dû grandir plus rapidement que prévu. Il a dû prendre soin de moi, m’emmener à l’hôpital si je tombais malade au milieu de la nuit et même appeler le médecin pour connaître les mesures à prendre en cas d’urgence. Mon insuffisance cardiaque a mis une pression énorme sur ses épaules et j’en ai été profondément bouleversée. C’est alors que j’ai réalisé que je devais prendre des mesures radicales pour pouvoir passer plus de temps avec mon fils.
J’ai commencé à manger sainement, en évitant les fast-foods et en privilégiant les repas sains pour le cœur. Je veillais à faire de l’exercice régulièrement, en donnant des cours d’aquagym et en jouant avec mes petits-enfants. Je me suis mise à consulter régulièrement mon médecin et à suivre un traitement recommandé pour mon insuffisance cardiaque. Tout cela, combiné à une perte de poids, a fait de moi un véritable miracle aux yeux de mes médecins.
Si je pouvais revenir en arrière, je me serais certainement mieux occupée de ma santé. Je réalisais à quel point j’aurais dû consulter un médecin plus souvent, être plus active physiquement et manger plus sainement. J’aurais également dû demander un deuxième avis lorsque mon médecin a négligé mes symptômes. Mais je pense que le plus important aurait été de donner la priorité à ma santé et de prendre soin de moi.
Ce parcours difficile m’a permis de voir la vie sous un nouveau jour. J’apprécie désormais chaque petit bonheur de la vie, que ce soit une soirée entre amis, un coucher de soleil ou simplement le bruit de la pluie. Je suis reconnaissante de chaque moment en famille et je sais que la vie est un cadeau précieux qui m’a été offert une deuxième fois. Alors que les médecins m’avaient prédit seulement cinq ans de vie, je suis ici aujourd’hui, plus de vingt ans plus tard, et j’en suis profondément reconnaissante.