Les employés de la Cotonnière Industrielle du Cameroun sont en grève depuis le 14 mars 2024, réclamant jusqu’à treize mois de salaire impayés. Cette situation inquiétante reflète les difficultés financières récurrentes auxquelles fait face cette entreprise depuis plusieurs années.
Déjà en janvier 2024, le directeur général de la Cicam, Edouard Ebah Abada, avait lancé un appel d’offres pour recruter un consultant chargé de réévaluer le patrimoine de l’entreprise, dans le but d’éviter une éventuelle dissolution. En effet, l’article 665 du droit comptable stipule que si les pertes d’une entreprise ne sont pas rétablies dans un délai de deux exercices, celle-ci doit réduire son capital à hauteur des pertes ou risquer la dissolution.
Cette réévaluation fait partie des solutions proposées par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), dans son rapport récemment publié. En effet, la Cicam cumule une dette globale de 31 milliards de FCFA au 31 décembre 2022, en grande partie due à la vétusté de ses équipements industriels et à sa perte de compétitivité.
Cette situation a profondément affecté les capitaux propres de l’entreprise, qui se sont retrouvés inférieurs à la moitié de son capital social. Ainsi, la dissolution anticipée de la Cicam était à craindre selon l’Acte uniforme Ohada relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.
Face à cette situation préoccupante, les employés de l’entreprise ont décidé de se mettre en grève pour réclamer leurs salaires impayés. Cette grève met en lumière les difficultés financières ainsi que les problèmes de gouvernance auxquels fait face la Cicam depuis des années.
Il est donc urgent pour les dirigeants de l’entreprise et les autorités compétentes de trouver des solutions pérennes pour redresser la situation et assurer la viabilité de la Cotonnière Industrielle du Cameroun. En attendant, les employés continueront de se battre pour leurs droits légitimes.