Le 7 avril 1994, le Rwanda a basculé dans l’horreur. Pendant 100 jours, près d’un million de personnes, principalement des Tutsi, ont été massacrées dans un génocide sans précédent. Aujourd’hui, 30 ans plus tard, la nation entière se souvient de cette tragédie et honore la mémoire des victimes.
Dimanche dernier, le président rwandais Paul Kagame a prononcé un discours émouvant lors des commémorations officielles. Il a vivement critiqué la communauté internationale pour son inaction face à cette catastrophe annoncée. Ses propos ont été soutenus par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, qui a reconnu le manque de réactivité de l’organisation continentale.
Afin d’honorer la mémoire des victimes, des personnalités étrangères telles que l’ancien président américain Bill Clinton et le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, ont également assisté à la cérémonie.
Le président français Emmanuel Macron, qui a reconnu en 2021 la responsabilité de la France dans ce drame, a une fois de plus exprimé des excuses officielles pour le manque d’engagement de son pays pour stopper les massacres.
Au Rwanda, des mesures ont été prises pour commémorer cette période sombre de l’histoire, telle que l’interdiction de musique et de divertissements télévisés pendant sept jours. Ces actions permettent de se souvenir avec dignité de ceux qui ont perdu la vie dans cet horrible génocide.
Cependant, même après 30 ans, des charniers sont encore découverts, rappelant la brutalité de cette tragédie. Le Rwanda s’efforce depuis des décennies de promouvoir la réconciliation et la justice, à travers notamment des tribunaux communautaires où les victimes peuvent confronter les bourreaux.
Malheureusement, des centaines de suspects impliqués dans le génocide vivent toujours en liberté, principalement dans les pays voisins. Des organisations de défense des droits humains appellent à poursuivre les efforts pour traduire en justice les auteurs présumés encore en vie.