Il est avec grande surprise que j’ai appris le communiqué final de la réunion du Comité d’Urgence de FECAFOOT tenue le 6 avril 2024, annonçant la probable nomination, dans les prochains jours, d’un nouveau staff d’entraîneurs pour les Lions Indomptables.
Il faut croire que dans les prochains jours, les Lions Indomptables se retrouveront avec deux entraîneurs, ce qui serait sans précédent dans l’histoire récente du football moderne. Face à cette situation, qui risque de considérablement ternir l’image du Cameroun et du football camerounais, j’estime qu’il est de mon devoir, en tant que citoyen et acteur majeur de notre sport, de prendre position.
Tout d’abord, il est important de noter que l’accord de collaboration, signé le 5 février 2015 entre le Ministère des Sports et de l’Education Physique (MINSEP) et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), avait pour but de faciliter l’application du décret présidentiel n° 2014/384 du 26 septembre 2014 sur l’organisation et le fonctionnement des équipes nationales de football du Cameroun.
En signant cet accord, FECAFOOT a librement et volontairement accepté de partager certaines de ses attributions légales et réglementaires concernant notamment le recrutement (par FECAFOOT) et la mise à disposition (par l’Etat) des membres des structures de gestion des équipes nationales.
Il est donc clair que le communiqué radio du Ministre des Sports et de l’Education Physique, en date du 2 avril 2024, annonçant la constitution et donc la mise à disposition de FECAFOOT d’un nouveau staff technique, administratif et médical pour les Lions Indomptables, est en conformité avec l’esprit et la lettre de l’article 9 de l’accord MINSEP-FECAFOOT du 5 février 2015.
De plus, ledit communiqué radio ne peut en aucun cas constituer une ingérence indue du MINSEP dans les affaires de FECAFOOT, étant donné que les personnes recrutées par l’Etat et mises à la disposition de FECAFOOT sont censées travailler sous l’autorité de la direction de FECAFOOT, même si cela signifie que cette dernière peut par la suite identifier et dénoncer des cas d’insubordination.
Quant à la question de la conformité des dispositions de l’article 9 de cet accord avec celles du décret présidentiel du 26 septembre 2014, il est également important de souligner que l’exécutif actuel de FECAFOOT, en place depuis plus de deux ans, n’a pas jugé bon de dénoncer ou de remettre en question ledit accord. Au contraire, toutes les nominations de FECAFOOT pour les membres des structures de gestion d’équipes nationales dans toutes les catégories font systématiquement référence aux dispositions de l’accord MINSEP-FECAFOOT du 5 février 2015.
FECAFOOT peut-elle donc invoquer sa propre turpitude ? Certainement pas ! Du moins, pas au détriment du Cameroun et du football camerounais ! Si les dirigeants actuels de FECAFOOT sont convaincus que le Ministre des Sports et de l’Education Physique n’a pas respecté les réglementations applicables, ils ont tout à fait la possibilité soit d’ouvrir un dialogue franc avec les autorités, soit de saisir les tribunaux et/ou la FIFA. Le choix du chaos, comme il semble avoir été fait par le Comité d’Urgence du Comité Exécutif de FECAFOOT, fera certainement face à une forte opposition de la part d’une large majorité des clubs de foot membres de FECAFOOT, dont je parle au nom ici.
Toute décision de nommer un deuxième staff technique pour les Lions Indomptables sera immédiatement contestée avec vigueur devant les tribunaux nationaux et internationaux compétents. De plus, je peux déjà annoncer qu’une réunion urgente du Conseil Exécutif de l’Association des Clubs de Football Amateur du Cameroun (ACFAC) se tiendra à Yaoundé ce lundi 8 avril 2024 afin d’examiner les mesures à prendre, en collaboration avec les autres composantes du football camerounais, pour mettre fin à la crise actuelle.
Abdouraman Hamadou Babba.