Les Comores, cet archipel pittoresque de l’Afrique australe, a récemment été le théâtre d’une évasion massive de prison, illustrant une fois de plus la pauvreté et l’insécurité qui règnent sur ce territoire.
Le jeudi dernier, près de quarantaine de prisonniers se sont échappés d’une prison mal sécurisée de la capitale Moroni, sous l’instigation d’un soldat détenu. La fuite audacieuse des détenus a eu lieu tôt le matin, alors que les autorités célébraient la fin du Ramadan.
Le directeur de l’administration pénitentiaire, Soilihi Ali Saïd, a déclaré à l’AFP : « Je n’ai même pas eu le temps de célébrer l’Aid-El-Fitr. L’évasion a eu lieu très tôt ». Les prisonniers se sont simplement faufilés par la porte principale de l’établissement, profitant de « la négligence des agents de sécurité », comme l’a précisé le procureur de la république, Ali Mohamed Djounaid. Heureusement, aucun incident n’a été signalé lors de cette évasion spectaculaire.
Selon M. Djounaid, l’évasion a été initiée par un soldat détenu, soupçonné d’avoir tiré sur un jeune supporter lors d’un match de football entre les Comores et le Ghana en novembre dernier. Cette affaire avait suscité l’indignation dans l’archipel, et la fuite de ce soldat a ajouté du carburant au feu. Une enquête a été ouverte pour déterminer les détails de cette évasion.
L’établissement pénitentiaire de Moroni, qui a une capacité de 90 places, comptait plus de 200 détenus au moment de l’évasion, selon Soilihi Ali Saïd. Cette surpopulation carcérale a été souvent critiquée par le passé pour ses conditions de détention déplorables. Au Comores, la pauvreté et l’insécurité sont endémiques, et les conditions de vie y sont précaires pour de nombreux habitants. Cela explique en partie pourquoi les évasions de prison sont si fréquentes dans ce pays.
L’évasion de Moroni a ébranlé la confiance du public envers les autorités chargées de faire respecter la loi et l’ordre. Il est essentiel que l’enquête en cours révèle les défaillances du système et que des mesures concrètes soient prises pour améliorer la sécurité dans les prisons des Comores.