D’après la Banque mondiale, plus de la moitié des gouvernements africains sont confrontés à une dette insoutenable, selon leur rapport « Africa’s Pulse » publié récemment. Bien que la croissance des économies africaines devrait s’améliorer en 2024 et 2025, elle reste fragile en raison de la situation économique mondiale incertaine, des dettes croissantes et des conflits et violences.
Le rapport souligne également que malgré une baisse de l’inflation, celle-ci reste élevée par rapport aux niveaux précédant la pandémie de grippe aviaire. De plus, plus de la moitié des pays africains font face à des problèmes de liquidités extérieures et une dette insoutenable. Malgré la reprise économique prévue, la croissance en Afrique reste inférieure à celle de la décennie précédente, ce qui n’est pas suffisant pour une réduction significative de la pauvreté.
Le rapport indique que cela est dû à des inégalités structurelles profondément enracinées, qui nécessitent des politiques de transformation pour soutenir une croissance durable et réduire efficacement la pauvreté.
Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, souligne qu’une croissance de 1% du PIB par habitant ne réduit la pauvreté que d’environ 1% en Afrique, contre 2,5% dans le reste du monde. Il est donc nécessaire de se concentrer sur le développement de la capacité de production du secteur privé pour créer des emplois de qualité et réduire la pauvreté, en plus des politiques fiscales.
Le rapport met également en évidence le déclin des ressources extérieures pour les gouvernements africains, ainsi que l’instabilité politique et les tensions géopolitiques, qui ont un impact négatif sur l’économie et sur la sécurité alimentaire de près de 105 millions de personnes dans la région. Les gouvernements doivent donc prendre des mesures pour prévenir et faire face à de futurs chocs économiques.
L’inégalité reste un problème majeur en Afrique subsaharienne, avec un coefficient de Gini similaire à celui de l’Amérique latine et des Caraïbes. Les disparités dans l’accès aux services de base tels que l’éducation et les soins de santé, ainsi que dans l’accès aux marchés et aux opportunités économiques, peuvent également aggraver la situation des plus pauvres. Des politiques doivent donc être mises en place pour promouvoir une croissance plus forte et plus équitable, en veillant à maintenir la stabilité macroéconomique, favoriser la mobilité intergénérationnelle et éviter une pression fiscale excessive sur les plus défavorisés.