Selon les experts, la corruption et la mauvaise gouvernance constituent des facteurs favorisant l’extrémisme violent et le financement du terrorisme au Nigeria. Ces problèmes ont été évoqués lors d’un atelier de sensibilisation de deux jours dans l’État de Gombe, réunissant des membres de la société civile, des leaders communautaires et des organisations religieuses.
L’objectif de cet atelier, organisé par le Centre de plaidoyer législatif de la société civile (CISLAC)/TI-Nigeria et financé par GIABA-CEDEAO, était de sensibiliser ces acteurs aux principaux moteurs et catalyseurs du financement du terrorisme et de l’extrémisme violent, et de les encourager à prendre des mesures préventives.
Les experts ont souligné que les frontières non surveillées et le secteur financier informel et non réglementé facilitent le financement du terrorisme au Nigeria. De plus, l’émergence de la Commission de développement du Nord-Est a contribué à creuser les inégalités socio-économiques, créant ainsi un terrain fertile pour l’extrémisme violent et le terrorisme dans les communautés du Nord-Est.
Les signes d’alerte de l’extrémisme violent incluent l’idéalisation, la radicalisation, le recrutement, la propagande, l’aliénation et la marginalisation, ainsi que l’augmentation de la violence et de l’intolérance. La mauvaise collaboration entre les organismes chargés de l’application des lois est également un problème majeur, car elle rend difficile le suivi et l’interception des transactions suspectes et l’arrestation des coupables.
En outre, le manque de transparence et la dégradation morale dans les communautés encouragent la corruption, l’enrichissement illicite, le terrorisme et l’extrémisme violent. Les experts estiment donc qu’il est crucial de mener une campagne de sensibilisation à l’échelle communautaire pour renforcer l’appropriation et la coopération contre l’extrémisme violent et le financement du terrorisme.
Il est également nécessaire d’entreprendre des actions concrètes telles que le plaidoyer pour renforcer les institutions et promouvoir une bonne gouvernance à tous les niveaux, en mettant en place des lois et des réformes systémiques. Il est également important de mettre en place des mesures de sécurité telles que des moyens d’identification et des contrôles de vérification des antécédents pour prévenir l’infiltration d’extrémistes violents.
Les experts soulignent également l’importance de surveiller et vérifier les sources de contributions et les dépenses des institutions religieuses afin d’empêcher le financement dissimulé du terrorisme et de l’extrémisme violent. Enfin, la restauration des valeurs sociales et la réorientation des familles contre le terrorisme, le financement du terrorisme et l’extrémisme violent au niveau communautaire sont essentielles. Les experts appellent à renforcer la sensibilisation et le plaidoyer pour ces changements à l’échelle communautaire.