Massacre dans la forêt : Le jugement pour terrorisme d’une secte impitoyable au Kenya

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Ce pasteur évangélique est-il responsable du massacre de plus ‍de 400 fidèles dans une forêt‍ kényane ?

Le procès ‌du soi-disant pasteur‌ Paul Nthenge Mackenzie pour « terrorisme » s’ouvre aujourd’hui devant le tribunal de Mombasa. Les médias du monde entier ont ‍les yeux rivés sur cette affaire choquante et troublante, connue sous ​le nom de‌ « massacre de Shakahola ».

Mackenzie et 94 autres coaccusés comparaissent devant‍ le tribunal pour⁢ répondre à des accusations de complicité​ dans la⁤ mort de plus de 400⁢ de ⁣ses fidèles. Des accusations ahurissantes et choquantes qui ont secoué‍ le pays et la communauté internationale.

Pour tenter de faire la lumière sur cette horreur, un témoin ⁤protégé a été appelé à la barre. Les journalistes ont‍ donc dû quitter la ⁣salle‍ d’audience afin​ de garantir sa sécurité.​ Une mesure⁢ exceptionnelle qui témoigne de la gravité de cette affaire et‍ de ⁣la dangerosité de ‍Mackenzie et⁣ de ses adeptes.

Le pasteur évangélique a été arrêté en avril 2023 après que les autorités ont découvert des fosses communes contenant les corps de⁤ plus de 400 personnes dans une forêt isolée ‍près⁢ de Malindi. Il est accusé d’avoir incité ⁢ses fidèles à jeûner jusqu’à la mort dans le but de​ « rencontrer Jésus » avant la fin ⁣du monde, prévue (selon lui)⁣ pour fin 2023.‌ Des décès qui ont eu‌ lieu sur plusieurs années, mettant en lumière un véritable culte de la⁤ mort mis en place par Mackenzie et ses complices.

Lors de​ leur comparution en janvier, Mackenzie et les autres accusés ‌ont tous plaidé non coupable des accusations de terrorisme. Mais ⁣ce n’est pas tout, ils sont également accusés‍ d’assassinat, d’homicide involontaire, d’enlèvement, de torture​ sur enfants et de cruauté. Des actes⁤ monstrueux qui ont été commis en toute impunité et dans l’indifférence ⁤générale.

Les autopsies des corps ont révélé des horreurs indicibles : la plupart des victimes sont mortes de faim, certaines ont ‍été étranglées, battues ou étouffées, d’autres ⁤encore ont ​été mutilées. Des atrocités commises⁣ au nom d’une soi-disant foi et qui ‍ont choqué le monde‌ entier.

Les⁤ restes des victimes ont été rendus à leurs familles en deuil en⁣ mars dernier, ⁣après⁤ des mois⁤ de travail acharné pour ‍les autorités afin d’identifier les corps. Mais ces⁣ décès auraient peut-être pu être évités si les signaux d’alerte avaient été pris au sérieux⁣ par les autorités locales.

En effet, un rapport de la‍ Commission nationale des droits de l’homme du Kenya a pointé du doigt les « dysfonctionnements » de la ⁢police et du système judiciaire dans cette affaire. Mackenzie avait pourtant été arrêté à ⁣plusieurs reprises pour ses prêches extrêmes, mais rien n’avait été fait⁢ pour l’arrêter définitivement.

La Commission a également ⁣souligné le cas d’une ancienne fidèle qui avait lancé un appel à⁣ l’aide⁢ sur Facebook ‌en novembre 2022, mais qui avait été intimidée et poursuivie en justice par Mackenzie en personne pour diffamation. Des ⁢pistes qui⁣ auraient ⁤dû alerter les autorités, mais ​qui ont été ignorées par la police.

Face à ⁣ce ⁣drame sans précédent, ⁢le responsable de la sécurité, Kithure Kindiki, a promis ⁣des réformes pour « mettre fin à la corruption des pasteurs ». ⁢Il a également‍ annoncé que la forêt de Shakahola, ‌où les corps ont‌ été​ découverts,⁢ sera transformée en ​un mémorial ​en hommage ⁣aux victimes. Une initiative bienvenue mais qui ne suffira pas à ​apaiser la douleur des familles des victimes et à faire ⁢face à la‍ gravité de cette ​affaire.

Depuis que le scandale a éclaté, la seule mesure⁢ prise par les autorités a été la mutation de certains responsables de la sécurité. Une ⁢réponse insuffisante qui témoigne du ⁤grave échec des ⁣tentatives de régulation des églises et des sectes au Kenya, qui se livrent à des activités criminelles.

Cette tragédie⁣ a également poussé le président William Ruto à promettre de s’intéresser⁢ sérieusement aux nombreux mouvements religieux du pays. Une démarche urgente pour mettre fin à ces‍ dérives fanatiques‍ et criminelles, et éviter qu’un tel massacre ne se reproduise.

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