Alerte : une crise humanitaire grave à El Fasher
Le 10 mai dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un avertissement alarmant concernant la situation désastreuse à laquelle sont confrontées 800 000 personnes à El Fasher, la capitale du Nord Darfour. Elles sont privées de nourriture, d’eau et de soins médicaux adéquats en raison des violents combats entre factions militaires rivales. Ces affrontements ont rendu l’accès à la ville impossible et ont entraîné de nombreuses victimes civiles, des déplacements massifs et d’importants dommages aux infrastructures.
Violents combats et souffrances croissantes
Ces dernières semaines, les combats opposant l’armée et les Forces de soutien rapide ont causé de terribles souffrances à la population d’El Fasher. En plus des conséquences tragiques sur le plan humain, ces affrontements ont également gravement entravé les efforts humanitaires. Les populations les plus vulnérables, telles que les enfants et les femmes, sont particulièrement touchées par le manque de nourriture et le manque d’accès aux soins médicaux vitaux.
Un appel à l’action et à la protection des civils
L’OMS exhorte toutes les parties impliquées dans le conflit à respecter le droit international humanitaire et à garantir la protection des civils, des travailleurs humanitaires et des infrastructures essentielles telles que les hôpitaux. Le Dr Shible Sahbani, représentant de l’OMS au Soudan, souligne l’urgence d’un accès immédiat à El Fasher et à d’autres zones touchées pour éviter une détérioration encore plus grave de la situation sanitaire.
Une crise humanitaire en escalade
Cette alerte de l’OMS met en évidence l’ampleur croissante de la crise humanitaire au Soudan, où le conflit en cours continue de causer des souffrances à des millions de personnes. Alors que des pourparlers de paix se tiennent à Genève, il est urgent pour la communauté internationale de répondre aux besoins immédiats de la population prise entre les deux feux et de trouver une solution durable au conflit.
Des réfugiés souffrant de la famine
Les combats à El Fasher ont également provoqué des déplacements massifs et des souffrances parmi les personnes déplacées, qui avaient déjà fui d’autres États du Darfour contrôlés par les Forces de soutien rapide. Le Dr Sahbani, qui a récemment effectué une mission d’évaluation au Tchad, a été profondément touché par les récits de réfugiés soudanais fuyant la faim et la famine. Selon eux, leur départ était motivé par le manque de nourriture plutôt que par l’insécurité ou le manque de services. Une femme a raconté comment des combattants armés ont pris leur nourriture de force et les ont forcés, elle et ses enfants, à marcher pendant trois jours sans nourriture pour se mettre en sécurité au Tchad.
Une lueur d’espoir pour l’aide humanitaire
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) poursuit ses négociations avec les parties belligérantes pour permettre l’acheminement de l’aide à El Fasher. Des signes positifs ont été observés de la part de toutes les parties impliquées, notamment sept camions transportant des fournitures de secours du Kordofan au Darfour. Le Dr Sahbani se montre optimiste quant à la possibilité d’opérations d’aide transfrontalières grâce à ces signes encourageants, mais il est essentiel que toutes les parties impliquées respectent leurs engagements pour garantir l’accès à l’aide humanitaire.