Dettes et Mauvaise Gestion en Gambie : Un Cycle Vicieux à Briser selon l’UDP

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Récemment, l’Union Démocratique et Patriote (UDP) a tiré la sonnette d’alarme concernant la forte augmentation de la dette nationale de la Gambie. Le parti dénonce ce qu’il qualifie de mauvaise gestion économique par le gouvernement, cette situation impactant gravement la vie quotidienne des citoyens, qui se retrouvent confrontés à des conditions de vie de plus en plus précaires.

Critiques du Leaders de l’UDP

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue dans le bureau de l’UDP à Manjai, Ousainou Darboe, le leader du parti, a exprimé des réserves sur la dépendance excessive de l’administration de Barrow à l’égard des emprunts, des subventions et des impôts. Il questionne donc la viabilité de la stratégie économique mise en œuvre par le pays.

Une Dette Écrasante

Selon les estimations, la dette nationale a atteint un montant alarmant de 119 milliards de dinars, soit environ 85 % du produit intérieur brut (PIB). Darboe souligne que cette frénésie d’emprunts ne s’est pas traduite par des bénéfices tangibles pour la population gambienne. Une question légitime surgit alors : « Le gouvernement continue d’emprunter, mais où se trouve le développement ? »

Les Priorités Budgétaires Remises en Question

Il a également mis en exergue certaines incohérences dans le budget 2025, mettant l’accent sur des allocations financières jugées mal orientées. Par exemple:

  • Le Bureau du Président a reçu 1 milliard de dollars.
  • Le secteur agricole, crucial puisque l’agriculture emploie une majorité de la population, n’a eu qu’une allocation de 961 millions de dollars.
  • Le ministère de la jeunesse n’a été attribué que 135 millions de dollars.

Darboe conclut que « le gouvernement néglige l’épine dorsale de notre économie », tout en utilisant les fonds publics pour maintenir une administration pléthorique.

Conséquences de la Dépréciation et de l’Inflation

Au-delà de la dette, Ousainou Darboe met aussi en avant les effets néfastes de la dépréciation de la monnaie locale, le dalasi, ainsi que la flambée des prix, qui sapent le pouvoir d’achat des Gambiens. Le défi de la sécurité alimentaire se pose alors que le gouvernement n’a pas su imposer des politiques efficaces pour stabiliser les prix.

Il déclare clairement : « Le Gambien moyen a plus de mal à se procurer les produits de première nécessité », soulignant que ce problème n’est pas qu’économique, mais également symptomatique d’un manque de leadership efficace.

Un Avenir Économique Incertain

Darboe met en garde contre une aggravation de la crise de la dette si le gouvernement ne fait pas preuve de discipline budgétaire. Il appelle à une plus grande transparence en matière de prêts, s’interrogeant notamment sur un prêt de 2 milliards de dollars signé avec la Banque islamique en décembre 2024, qui n’a pas été dévoilé par le ministre des Finances.

« Le peuple gambien mérite de connaître la vérité sur ces prêts. Où va l’argent ? » se demande-t-il.

Appel à un Débat National

Alors que la Gambie vient de fêter son 60ème anniversaire d’indépendance, Darboe insiste sur l’urgence d’un débat national sur l’avenir économique du pays. Il exhorte le gouvernement à prioriser les investissements dans des secteurs susceptibles de générer des revenus durables, plutôt que de s’en remettre à un cycle d’emprunts interminables.

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