À 111 Ans, une Femme d’Anlo Afiadenyigba Dénonce l’Indiscipline de la Jeunesse

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Une centenaire en colère : la leçon de vie de Wòŋutɔedim Fugah

À 111 ans, cette grand-mère sage et respectée lance un avertissement poignant sur la perte des valeurs fondamentales dans la société contemporaine.

🧓 Un regard centenaire sur notre époque

Lorsque quelqu’un a vu passer plus d’un siècle d’humanité, on serait bien avisé de tendre l’oreille. C’est justement ce que Wòŋutɔedim Fugah, doyenne âgée de 111 ans et grand-mère du chef traditionnel Torgbui Akamu V dans la région d’Anlo Afiadenyigba (municipalité de Keta, Ghana), a fait récemment. Dans un entretien accordé à Joy News lors d’un événement culturel, elle a exprimé sa profonde inquiétude face à l’évolution des mœurs sociales ou leur dégradation, selon son point de vue.

🔍 La perte de repères chez les jeunes

Dans des termes à la fois francs et empreints de nostalgie, Wòŋutɔedim Fugah a évoqué le manque de discipline qu’elle observe chez les jeunes d’aujourd’hui. Selon elle, les nouvelles générations peinent à distinguer le bien du mal, notamment en ce qui concerne les relations amoureuses et le mariage.

« Aujourd’hui, les jeunes se quittent pour des broutilles. Où sont passés la patience, la tolérance, le respect ? »

Autrefois, dit-elle, les unions se construisaient sur des piliers solides : confiance, responsabilité et solidarité inter-familiale. À ces mots, une notion importante transparaît : l’engagement durable, qui ne se limitait pas à deux individus, mais impliquait tout un réseau communautaire ou de familles.

💍 Quand le mariage était un pacte sacré

Dans les années 1930 ou 1940, une époque radicalement différente, le mariage était vu comme une promesse sacrée. La souffrance et les efforts faisaient partie intégrante du chemin à deux. Wòŋutɔedim se souvient :

« Les femmes étaient soumises oui, mais par respect, non par crainte. Et les hommes chérissaient leurs épouses comme des reines. »

Aujourd’hui, dit-elle, cette sacralité s’est effacée au profit de relations souvent superficielles, marquées par une quête de gratification immédiate plutôt qu’un effort commun à long terme.

🏋️‍♀️ La valeur du travail dans les temps anciens

En poursuivant ses souvenirs, elle a évoqué le quotidien exigeant des femmes de sa génération. Leur routine ? Marcher de longues distances, une bassine remplie de marchandises sur la tête, pour vendre au marché et ramener ce qui manquait à la maison. Ce n’était pas du luxe, c’était la nécessité. Mais elles le faisaient avec fierté.

Cet exemple montre que le concept de réussite ne dépendait pas d’un statut immédiat, encore moins de biens de consommation ostentatoires. Il s’agissait tout simplement de nourrir sa famille et bâtir un avenir digne.

  • Pas d’internet.
  • Pas de transports automatisés.
  • Mais une densité d’effort remarquable et collective.

Aujourd’hui, Wòŋutɔedim regrette qu’une grande partie de la jeunesse souhaite « vivre comme des rois sans en payer le prix », selon ses propres termes un brin tranchants.

🎉 Appel à un retour aux fondations morales

En marge des festivités du Mois du Ghana et de la fête de l’indépendance, la doyenne lance un plaidoyer : revenir aux valeurs cardinales qui ont cimenté la société ghanéenne, non pas par nostalgie, mais par nécessité.

Les valeurs qu’elle prône ?

  • Discipline
  • Respect envers les aînés et envers soi-même
  • Travail acharné
  • Sens du collectif

« On perd notre morale, et si cela continue, l’avenir sera rude. Les jeunes doivent apprendre du passé et défendre les bonnes valeurs. »

📚 Une sagesse transmise… mais entendue ?

Le témoignage de Wòŋutɔedim Fugah ne peut pas être perçu uniquement comme une critique. C’est surtout un héritage oral, une sorte de rappel à l’ordre affectueux d’une génération qui a porté le Ghana sur ses épaules. Et cet héritage s’applique à toute l’Afrique.

Dans le fond, son message souligne un enjeu bien plus large : la quête d’équilibre entre tradition et modernité. Peut-on vivre dans un monde numérique tout en conservant un cœur ancré dans des principes solides ? Rien n’est moins sûr, mais la réflexion est ouverte.

🔚 Des paroles simples, un impact profond

En définitive, cet échange avec Wòŋutɔedim Fugah dépasse une simple nostalgie. Il s’agit d’un appel audacieux à la conscience collective, une invitation à réinvestir les valeurs qui unissaient autrefois les familles, les voisins — la nation, en somme.

Et à bien y penser… peut-être qu’on gagnerait à écouter plus souvent nos aïeuls et aïeules. Pas parce qu’ils ont toujours raison, mais parce que leurs récits, même vieux d’un siècle, portent en eux les germes d’un avenir plus humain.

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