Pourquoi répondre aux groupes de discussion peut générer de l’angoisse
Avez-vous déjà ressenti une réelle angoisse à l’idée de répondre aux messages dans un groupe WhatsApp ou Telegram ? Ou préférez-vous simplement couper le son de certaines conversations pour protéger votre tranquillité ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. En fait, de nombreuses personnes adoptent ce comportement qui s’avère souvent mal compris. Pourtant, la psychologie nous offre un éclairage surprenant et précieux sur ce phénomène, qui peut vous aider à mieux vous comprendre et prendre soin de vous.
- Pourquoi répondre aux groupes de discussion peut générer de l’angoisse
Le poids invisible des applications de messagerie instantanée
Être connecté en permanence grâce aux applications de messagerie comme WhatsApp ou Telegram a des bénéfices indéniables : rester proche des amis, de la famille, et même collaborer efficacement au travail. Cependant, ce lien constant peut vite devenir accablant. Il n’est pas rare que le flux incessant des notifications provoque une forme de surcharge mentale, parfois appelée fatigue informationnelle.
Pour minimiser cette pression, beaucoup choisissent délibérément de couper le son des groupes ou même d’y répondre très peu, voire pas du tout. Ce comportement est parfois mal interprété comme de la « paresse » ou de l’« impolitesse ». Pourtant, il s’agit bien souvent d’un mécanisme de défense.
Un mécanisme d’autoprotection psychologique
Lorsqu’une personne traverse des moments de stress, d’anxiété ou de fatigue émotionnelle, elle cherche naturellement à protéger son espace intérieur. Ne pas répondre aux messages n’est pas forcément un signe de désintérêt mais peut être une stratégie pour préserver son énergie mentale.
Par exemple, imaginez que vous soyez confronté(e) à une situation personnelle difficile. Dans ce cas, répondre à une vingtaine de messages dans un groupe WhatsApp ou Telegram peut rapidement devenir une charge difficile à supporter. Plutôt que de s’épuiser, certaines personnes choisissent de se retirer temporairement, non par manque d’affection, mais pour leur équilibre.
Des profils très différents dans les groupes
- Le communicant actif : Envoie régulièrement des messages, des mèmes, propose des sorties, participe beaucoup.
- Le discret : Préfère ne pas interagir et parfois même quitte les groupes pour ne pas être submergé.
- Le semi-absent : Lit mais ne répond pas systématiquement, histoire de rester informé sans pression.
Cette diversité montre que le silence n’est pas un signe d’indifférence. Simplement, chacun fixe ses propres règles et frontières.
Comprendre la perspective des experts
La psychologue Rebeca Cáceres exprime clairement que « il n’existe pas une seule manière correcte de se comporter dans un groupe WhatsApp ». Ce comportement varie selon de multiples facteurs personnels : la personnalité, la fatigue, la charge mentale, le contexte social, etc.
Par conséquent, normaliser l’absence de réponse ou le silence dans ces espaces numériques est une piste essentielle pour protéger la santé mentale collective. Il ne s’agit pas d’un rejet mais d’une forme de prise de recul nécessaire.
Le silence : un puissant outil pour poser des limites
Loin d’être un simple vide ou un signe de désintérêt, le silence est souvent une manière de poser des limites claires dans la gestion de son temps et de son énergie. Par exemple, certaines personnes décident de ne consulter leurs messages qu’une fois par jour pour éviter la dispersion constante et naufragée.
En fixant ces règles, elles s’imposent un respect essentiel, difficile à exprimer autrement. Le plus gênant survient souvent lorsque les autres interprètent ce silence comme un rejet ou un manque d’intérêt, ce qui peut créer des tensions inutiles.
Quelques conseils pour mieux gérer ces situations
- Ne pas prendre les silences personnellement : Gardez en tête que chacun a ses propres raisons.
- Échanger ouvertement sur ses attentes : Parlez ensemble des limites acceptables.
- Respecter la diversité : Tout le monde n’a pas le même rapport à la communication numérique.
Cas particulier : les groupes de travail
La dynamique des groupes professionnels sur WhatsApp ou Telegram peut poser des défis particuliers. La pression liée à la nécessité de répondre rapidement peut accentuer l’anxiété.
Pour pallier cela, il est utile d’établir des règles claires sur l’utilisation de ces groupes, telles que :
- Définir des horaires précis pour les échanges.
- Clarifier les types de messages adaptés (urgents vs informatifs).
- Ne pas exiger de réponses immédiates.
Cela permet d’éviter que le travail ne déborde sur la sphère privée et que chacun garde une gestion saine de son temps et de son énergie.
Alors quelle relation avez-vous avec WhatsApp / Telegram ?
Qu’en pensez-vous ? Faites-vous partie de ceux et celles qui répondent à toute heure, « au taquet », ou plutôt de ceux qui ferment l’application pendant plusieurs jours d’affilée ? Quoi qu’il en soit, se connaître et comprendre ses propres limites est la clé d’une meilleure relation, non seulement avec la technologie, mais aussi avec soi-même et les autres.