Je n’ai même pas duré 2 minutes sur elle, la réalité a détruit le film que je me faisais dans ma tête

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J’ai bouclé mes études universitaires sans jamais avoir goûté à la chaleur d’une femme. Tu vois le tableau ? Le plus proche que j’aie connu, c’était une accolade maladroite, une poignée de main un peu trop longue, ou ces moments coincés à côté d’elle dans un vieux clando. Bien sûr, ça ne veut pas dire que j’étais ignorant, je buvais les discussions de mes potes, j’apprenais à leur contact. Théoriquement, je savais tout, et je le clamais haut et fort.

Je voulais appartenir à l’élite du groupe, t’en connais des types comme ça ? Alors à chaque fois qu’un gars lâchait une anecdote croustillante, je concoctais la mienne. Des fois, je piquais carrément celles des autres, je les revendais comme si c’était moi. Mes potes me croyaient sans sourciller, mais moi, je n’avais jamais fait l’amour : juste partagé l’air qu’une femme avait expiré. Rien de plus.

Ce n’était pas une question de religion, juste d’éducation. Tu sais, ce genre de trucs qu’on a imprimés depuis tout peti­t, qui te chuchotent “Attends le bon moment”, sauf que ce moment, tu sais plus trop quand il doit venir… J’avais peur. Et ça, c’est pas un secret.

Après le diplôme, me voilà engagé dans l’armée dans une ville inconnue, loin des miens. Au boulot, entre deux missions, les collègues papotent de tout, surtout d’intimité. Là encore, j’interviens, fier comme un paon, parlant théorie, reluquant des histoires volées, parlant de la fille imaginaire que j’avais fait pleurer au lit… Tu parles d’une confiance en soi fragilisée !

Et puis, il y a eu Cynthia. Peut-être que c’est à cause de ces discussions que ça a commencé, ou peut-être que c’était juste le destin. Cynthia, elle bosse à côté. Elle commence à passer nos bureaux, à cuisiner pour tout le monde, à rire et à trainer. Petit à petit, la distance s’est estompée, et un soir… ça a basculé. Un bisou par ici, un bisou par là bas et au final dans le lit. Seigneur, je n’ai pas tenu trois minutes. Et elle m’a lancé, les yeux dans les yeux : « Dis la vérité. C’est ta première fois ? »

Dans ce silence chargé, j’ai senti que je pouvais lui dire. Elle savait déjà que quelque chose n’allait pas. Et je lui ai avoué. Son air est passé de la surprise à la gêne, puis à… la pitié ? Elle soufflait : « Tu aurais dû m’en parler. » Je l’ai pressée : « Qu’est-ce qui cloche ? », et elle m’a répondu, presque gênée : « Je ne suis pas censée donner des cours dans cette boîte. »

J’ai voulu sauver le coup en rigolant, fier : « T’inquiète, je connais la théorie. Attends le deuxième round. » Et là, comme un rideau qui tombe, elle s’habille et s’en va. Pas de deuxième acte, non. Juste ce départ brutal. L’impression de tout avoir foiré.

Ce qui me rend fou, c’est que ses amies au bureau commencent à me sourire en coin. Elles rigolent, retenues, à chaque fois que je passe devant elles. Les gars font pareil. Et si ça fuite jusqu’à ceux à qui j’ai déjà raconté n’importe quoi ? Je suis mort. J’arrive plus à m’asseoir, à suivre leurs discussions. Alors, j’ai croisé Cynthia, je l’ai suppliée : dis‑leur rien. Elle m’a dit, les yeux baissés, qu’elle « ne dit jamais rien ». Mais sérieux, je lui fais pas assez confiance pour croiser les doigts.

Mais je veux récupérer ma place de Killer. Une chance de me racheter, de redevenir celui qu’on voit, qu’on respecte. Ça ne sera pas un sprint : je vais revenir tout doucement, à mon rythme, en me perfectionnant avec d’autres, espérant que je puisse un jour être à la hauteur de Cynthia, à la faire grimper aux rideaux comme il se doit. Tu aurais fait quoi à ma place ???? La honte de ça !!!!

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