Dans la nuit du jeudi au vendredi 1er décembre à Bissau, la capitale de Guinée-Bissau, des coups de feu ont été entendus, provoquant la panique parmi les habitants. Les tirs ont commencé vers minuit, lorsque des membres de la Garde nationale ont libéré de force le ministre des Finances Souleiman Seidi et le Secrétaire d’État au Trésor Antonio Monteiro, qui étaient détenus par les autorités.
D’après des sources, les soldats de la Garde ont emmené les deux fonctionnaires et les ont enfermés dans une caserne située au sud de la ville. Ces derniers auraient refusé de se rendre et des négociations ont donc été tentées, en vain. Cela a alors abouti à un échange de tirs entre les troupes spéciales et les membres de la Garde, créant ainsi une tension et un climat de violence dans la ville.
Ces arrestations font suite à une enquête pour un retrait de fonds suspecté de 10 millions de dollars. Les deux hommes étaient interrogés par les autorités dans le cadre d’une enquête anti-corruption visant à clarifier les paiements effectués à onze entreprises. Selon le leader du principal parti d’opposition du pays, lors d’une séance parlementaire lundi dernier, ces entreprises seraient proches de la coalition gouvernementale du PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert).
M. Seidi, le ministre des Finances, a défendu ces paiements en les qualifiant de légaux, tandis que l’opposition dénonce une collusion entre les dirigeants de la coalition et les propriétaires des entreprises. Cependant, jeudi après-midi, les deux hommes ont été arrêtés et placés en détention pour ne pas entraver l’enquête en cours, selon les médias locaux.
Plus tard dans la soirée, des soldats de la Garde nationale ont fait irruption dans les cellules de la police près du marché de Bandim, en utilisant des armes telles que des AK-47 et des bazookas. Ils ont alors pris en otage les fonctionnaires détenus et les ont emmenés vers une destination inconnue. Le journal local O Democrata a rapporté que la coalition gouvernementale a accusé le bataillon présidentiel d’avoir utilisé une force disproportionnée et injustifiée.
Pendant que ces événements se déroulaient à Bissau, le président Umaro Sissoco Embalo était quant à lui en déplacement à l’étranger pour assister à la conférence climatique COP28 de l’ONU à Dubaï. Ces violences sont le signe des tensions politiques et des luttes de pouvoir qui sévissent en Guinée-Bissau depuis des années. Le pays est souvent en proie à des coups d’État et des troubles politiques, ce qui perturbe grandement son développement et sa stabilité économique.
La communauté internationale suit de près ces événements et espère que des solutions pacifiques seront trouvées pour ramener la paix et la stabilité dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.