Suspension de 5 ONG au Cameroun pour irrégularités financières
Le 6 décembre 2024, une décision marquante a été prise par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui a suspendu cinq Organisations Non Gouvernementales (ONG) au Cameroun dont certaines pour 3 mois. Cette mesure a suscité un vif débat parmi les acteurs concernés, qu’il s’agisse des responsables gouvernementaux ou des représentants des ONG, qui se posent des questions sur les véritables raisons de cette suspension.
Les ONG concernées, déclarées nulles et suspendues pour trois mois
Parmi les organisations suspendues, on retrouve Reach Out Cameroun, une ONG reconnue pour son engagement au sein des communautés. Sa fondatrice, Esther Omam, a même été impliquée dans une conférence du Conseil de sécurité de l’ONU à propos de la situation au Cameroun.
Cette mesure ne se limite pas au Redhac, mais s’étend également à la L.M Nanje foundation INC représentée par Forteh Ngochi Wase Usan. De plus, le ministre a également suspendu le Redhac pour une période de trois mois en raison de financements illicites et disproportionnés par rapport à leurs activités. Des motifs similaires sont reprochés à l’ONG Reach out Cameroon et à l’Association charitable socioculturelle du Cameroun, qui écopent également de trois mois de suspension chacune.
Les accusations portées
Les accusations formulées contre ces ONG sont sérieuses, incluant des allégations de dépenses illicites et exorbitantes ainsi qu’un non-respect des réglementations en vigueur. Le ministre a affirmé que ces organisations avaient dépassé leurs capacités financières et avaient contourné les lois régissant les ONG au Cameroun.
Un montant de 16 milliards de francs CFA en jeu
Selon l’Agence nationale d’investigations financières, le Redhac et les autres ONG visées ont reçu environ 16 milliards de francs CFA en deux ans, sans en informer les autorités compétentes. Suite à cela, le ministre a décidé de diligenter une enquête sur ces organisations et les a sommées de fournir des rapports détaillés de leurs activités.
Attention au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme
Le ministre met en garde contre les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme dans le secteur des ONG. Il annonce que des contrôles plus stricts seront mis en place pour garantir la transparence et la légalité des activités des ONG. Depuis le début de la crise séparatiste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le ministre entretient des relations tendues avec plusieurs ONG, nationales et internationales. On se rappelle notamment des accusations de pacte avec les séparatistes portées par Paul Atanga Nji contre Médecins sans Frontières, qui ont conduit à une suspension temporaire de leurs activités dans la région. La surveillance des ONG est donc une priorité pour les autorités camerounaises afin de préserver l’intégrité et la sécurité du pays.