Crise anglophone : l’exclusion alarmante des personnes handicapées

CAMEROUN: La double tragédie vécue par les personnes en situation de handicap dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun

Ce 3 décembre 2023, le monde célèbre la 32e édition de la Journée internationale des personnes en situation de handicap. Mais pour les Camerounais vivant dans les conflits armés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, cette journée a pris un sens particulier. En effet, selon eux, ils sont victimes d’une “double tragédie” causée par la guerre et leur handicap.

Dans la ville de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest, des personnes en situation de handicap se sont réunies pour participer à cet événement mondial. Parmi elles, on retrouvait des personnes malvoyantes, handicapées physiques, atteintes de troubles mentaux, de surdité, ainsi que des personnes atteintes d’albinisme.

Lors de cette célébration, ils ont fait montre de leur talent à travers des expositions d’art, des chants, et des danses. Mais ils ont également profité de cette occasion pour partager leurs difficultés et revendiquer leurs droits.

Selon Kum Njie Desmond, secrétaire général de l’Union sociale d’aide aux malvoyants, vivre à Bamenda est un véritable cauchemar pour lui, qui est malvoyant. Depuis le début du conflit, leur situation a été aggravée, car ils se retrouvent parfois pris en otage entre les échanges de tirs. Certains de leurs camarades ont même perdu la vie, incapables de fuir à cause de leur handicap. D’autres ont perdu leur gagne-pain à cause du conflit, et se retrouvent sans emploi.

Pour Ngom Macelline, fondatrice de l’Association pour le bien-être des personnes atteintes d’albinisme, la discrimination et les préjugés dont souffrent les albinos sont alarmants à Bamenda. Elle a elle-même été rejetée lors d’une opportunité d’emploi à cause de sa couleur de peau. Les albinos font face à de nombreuses difficultés, notamment en termes d’emploi, d’accès aux soins médicaux et d’intégration sociale. Certains enseignants n’hésitent pas à les laisser de côté dans les écoles, et certains membres de leur propre famille n’acceptent pas leur différence.

Ces personnes en situation de handicap demandent donc à la population et au gouvernement camerounais de les intégrer socialement en leur accordant les mêmes opportunités d’emploi, d’éducation et d’accès aux soins que les personnes valides. Ils souhaitent également être impliqués dans le processus afin de garantir des résultats concrets et adaptés à leur réalité.

Cette année, la Journée internationale des personnes en situation de handicap avait pour thème “Unis dans l’action pour sauver et atteindre les objectifs de développement durable pour, avec et par les personnes en situation de handicap”. Selon Kwende Clif, délégué divisionnaire des Affaires sociales pour la division de Mezam, le Cameroun comptait environ 3 487 200 personnes en situation de handicap en 2017. Avec la guerre, ce chiffre a certainement doublé.

Il est donc primordial que la société camerounaise agisse pour inclure les personnes en situation de handicap et leur offrir les mêmes chances que tout le monde. Ensemble, nous pouvons créer un monde plus inclusif et équitable pour tous, quoi que soit notre situation.

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