Fermeture de Lieux de Culte à Yaoundé
Les autorités camerounaises ont franchi une nouvelle étape dans l’application de la réglementation sur les lieux de culte. Cinquante nouvelles églises ont été fermées ce mercredi à Yaoundé dans le cadre de la politique du Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT), qui vise à lutter contre les établissements religieux ne respectant pas les normes en vigueur.
Pourquoi ces fermetures ?
Selon les autorités, plusieurs raisons justifient cette vague de fermetures :
- Absence d’autorisation légale : De nombreuses églises fonctionnent sans les documents administratifs requis.
- Utilisation de bâtiments inadaptés : Des résidences privées ou des structures précaires sont souvent transformées en lieux de prière.
- Problèmes de nuisances : Des plaintes ont été déposées par des habitants dénonçant le bruit excessif et les perturbations au sein de leurs quartiers.
- Fraudes et dérives : Certaines églises ont été accusées de pratiques douteuses allant de l’escroquerie aux abus spirituels.
Le chef de la division administrative de Yaoundé 2, Daouda Ousmanou, qui a supervisé l’opération, a insisté sur l’importance du respect des lois en vigueur. Il a rappelé que toute église souhaitant opérer en toute légalité devait entreprendre les démarches nécessaires auprès des autorités compétentes.
Une répression qui s’intensifie
Cette décision n’est pas nouvelle. Il y a deux semaines, le chef de la division administrative de Yaoundé 4, Elvis Akondi Mbahangwen, avait déjà procédé à la fermeture de 188 églises jugées non conformes.
Cette initiative est en accord avec la déclaration faite il y a plusieurs mois par le ministre du MINAT, Paul Atanga Nji, qui avait annoncé une stricte régulation des lieux de culte en réponse aux nombreuses plaintes de la population. Ces plaintes concernaient notamment :
- Les nuisances sonores excessives dues aux offices religieux prolongés.
- Les tensions familiales provoquées par certaines doctrines prônant la séparation des membres de la famille.
- Des pratiques financières douteuses, suggérant une exploitation économique des fidèles.
Quels impacts pour la communauté religieuse ?
Si cette mesure a été saluée par une partie de la population soucieuse du respect des réglementations, elle a également suscité de vives réactions de la part des responsables religieux et des fidèles affectés. Certaines scènes de désespoir ont été observées lors des fermetures, certains croyants allant jusqu’à prophétiser des malheurs sur les autorités compétentes.
Cependant, les autorités maintiennent que cette politique vise à instaurer un cadre plus structuré pour la pratique religieuse, garantissant ainsi la sécurité des citoyens et la tranquillité des quartiers.
Vers une meilleure régulation ?
La question qui se pose est de savoir si cette vague de fermetures mènera à une prise de conscience et à une régularisation massive des églises concernées.
Le gouvernement encourage néanmoins toutes les églises à se conformer aux exigences légales en déposant les documents requis auprès des autorités compétentes.