Le gouvernement camerounais a récemment annoncé son plan de mobilisation de ressources propres pour compenser la baisse attendue des recettes pétrolières dans les années à venir. En effet, selon le document de programmation économique et budgétaire 2024-2026, une taxe annuelle sera instaurée pour l’obtention ou le renouvellement d’agrément dans le secteur immobilier.
Cette décision vise à générer des recettes supplémentaires pour améliorer les conditions de logement dans le pays, où l’on recense un déficit de 2,5 millions de logements. Cependant, le gouvernement devra veiller à une mise en place efficace de cette nouvelle taxe, notamment en ce qui concerne la collecte intégrale des recettes non fiscales.
D’après le projet de loi de finances 2024, les promoteurs immobiliers, agents immobiliers et syndics de copropriété devront s’acquitter de frais annuels pour l’obtention ou le renouvellement de leur agrément. Ces frais varieront selon la profession : 1,5 million de Fcfa pour les promoteurs immobiliers, 1 million de Fcfa pour les agents immobiliers et 250 000 Fcfa pour les syndics de copropriété.
Si cette nouvelle taxe peut sembler bénéfique pour l’amélioration des conditions de logement, certains experts craignent qu’elle n’entraîne une répercussion sur les loyers. En effet, les acteurs du secteur immobilier pourraient être tentés de répercuter ces coûts supplémentaires sur les prix des loyers. Cela fait déjà réagir la presse économique camerounaise, qui suit de près cette réforme en devenir.
Cette réforme soulève également de nombreuses interrogations quant à la mise en place d’une collecte efficace et équitable de cette taxe. En effet, dans un secteur où opèrent souvent des acteurs clandestins, il faudra s’assurer que toutes les recettes sont récoltées correctement.
En résumé, cette nouvelle taxe dans le secteur immobilier au Cameroun est une mesure importante pour compenser la baisse attendue des recettes pétrolières. Cependant, son application efficace et son impact sur les prix des loyers sont des enjeux à prévoir pour que cette réforme bénéficie réellement à l’amélioration des conditions de logement pour la population.