Telkom Kenya, la troisième entreprise de télécommunications du pays, a connu une chute alarmante de 800 000 abonnés au cours des trois derniers mois, suite à la mise hors service de plusieurs tours de son réseau par l’American Towers Corporation (ATC). D’après les dernières statistiques, le nombre d’abonnés mobiles de Telkom est actuellement de seulement 1,3 million, un chiffre bien en-deçà des attentes de l’entreprise.
Cette situation préoccupante est le résultat d’un conflit latent entre Telkom Kenya et ATC, qui a atteint son apogée en février 2023 lorsque 246 pylônes de Telkom ont été mis hors service en raison de frais de location impayés. Ce désaccord, initié il y a deux ans, a également entraîné une dette de 7,1 milliards KES (51,7 millions de dollars) pour Telkom Kenya.
Selon les informations de Business Daily, ATC a demandé un paiement initial de 500 millions KES (3,6 millions de dollars) et une redevance mensuelle de 150 millions KES (1,09 million de dollars) pour réactiver les tours. Cependant, Telkom a fait face à des difficultés financières qui l’ont empêché de s’acquitter de ses obligations en matière de dette.
Il convient de noter que Telkom Kenya gérait et possédait ses propres tours jusqu’à ce qu’ATC en rachète 723 en 2018. À l’époque, l’entreprise de télécommunications avait déclaré que cette vente contribuerait à améliorer la qualité et la fiabilité de son réseau, au bénéfice de ses clients. Pourtant, à l’heure actuelle, ATC Kenya détient plus de 3 600 tours dans tout le pays, y compris neuf sites d’antennes distribuées.
Cette situation met Telkom Kenya dans une position précaire, car l’entreprise doit désormais dépendre d’ATC pour son infrastructure de communication. Les experts du secteur craignent que cela n’affecte considérablement la qualité et la stabilité du réseau de Telkom, et que cela pourrait même entraîner une perte supplémentaire d’abonnés.
Telkom Kenya doit maintenant faire face à un choix difficile : trouver un moyen de régler sa dette avec ATC et reprendre le contrôle de ses tours, ou continuer à utiliser un réseau qui ne lui appartient pas et risquer une dégradation de ses services. Dans tous les cas, l’entreprise doit agir rapidement pour éviter des pertes financières encore plus importantes et une baisse continue de sa base d’abonnés.