Maurice Kamto a été réélu à la tête du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ce dimanche 10 décembre 2023 au Palais des Congrès de Yaoundé. Dans une ambiance électrique et enthousiaste, le professeur de droit a été reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans, avec un score écrasant de 99,23% des votes. Seul candidat à sa propre succession, il a été plébiscité par les 1117 électeurs présents sur les 1332 attendus.
Cette réélection confirme le statut de leader incontesté de Maurice Kamto au sein du MRC. Elle pourrait également être un pas de plus vers sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. En effet, tous les esprits politiques au Cameroun convergent vers cette échéance cruciale pour le pays. Mais de nombreuses incertitudes planent sur cette élection.
En effet, à 92 ans dont 43 passés au pouvoir, le président actuel Paul Biya reste une énigme. Sa santé fragile et la guerre de clans au sein de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), créent une atmosphère de doute et de spéculation quant à sa candidature en 2025. Pourtant, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Yaoundé le 26 juillet 2022, Paul Biya avait laissé entendre qu’il serait bien présent à cette élection.
Dans ce contexte incertain, Maurice Kamto se retrouve avec une mission difficile : être le principal challenger du président en place. Toutefois, son parti a boycotté les élections législatives et municipales de 2020, ce qui pourrait lui poser des problèmes pour être candidat en 2025 sans recourir à des parrainages.
Face à cette situation délicate, certains acteurs de l’opposition comme Jean Michel Nintcheu, député du Social democratic front (SDF), ont déjà commencé à agir. En appelant à une mutualisation des forces du changement et à la construction d’une véritable dynamique autour de la candidature de Maurice Kamto, il ouvre la voie à une possible coalition de l’opposition pour vaincre le Rdpc.
Cela pourrait être une réponse à la rivalité qui existe entre les différents partis de l’opposition, notamment l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) de Bello Bouba Maïgari et le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) de Cabral Libi’i. La course à la candidature des opposants pourrait donc être délaissée au profit d’une alliance plus large et plus solide pour affronter le parti au pouvoir.
Dans tous les cas, l’élection présidentielle de 2025 s’annonce déjà comme un événement majeur pour le Cameroun. La machine politique est en marche, avec des enjeux de pouvoir importants et des incertitudes qui pèsent.