Cinq présumés coupeurs de route ont trouvé leur fin lors d’une opération militaire dans le village de Kuochi, dans le département du Boyo. Mais au-delà du simple succès de cette opération, il est essentiel de comprendre la complexité du banditisme et du mouvement séparatiste qui sévissent dans les régions anglophones du Cameroun.
Selon les autorités, l’armée camerounaise a réussi à “neutraliser” cinq terroristes ambazoniens lors d’une opération coup de poing à Kuochi. Ces individus, qui se faisaient passer pour des combattants séparatistes, ont été abattus par les forces régulières. Cependant, derrière cette version officielle se cache peut-être une toute autre réalité.
Il est fort probable que ces hommes armés ne soient pas de véritables combattants indépendantistes, mais plutôt une bande de brigands profitant de la situation chaotique des régions anglophones pour semer la terreur et s’enrichir en toute impunité. Que ces individus appartiennent à des groupes politiques organisés ou à des réseaux criminels, ils sont un véritable fléau pour les populations locales depuis cinq ans.
Ils extorquent de l’argent sur les marchés et les routes, enlèvent des gens pour obtenir une rançon, et détruisent des commerces. La vie quotidienne est devenue un cauchemar pour les habitants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Malheureusement, ces populations sont livrées à elles-mêmes, sans aucune protection de l’Etat. Elles doivent faire face à la vengeance de ces criminels qui profitent de la confusion entre militantisme séparatiste et grand banditisme.
Pour se défendre, certaines communautés ont dû se constituer en milices d’autodéfense, car ni l’armée ni la police ne peuvent leur garantir la sécurité. Cette opération militaire met également en lumière la perte de contrôle de l’Etat sur son propre territoire. Incapable de sécuriser les zones rurales touchées par l’insécurité, le gouvernement se contente d’opérations ponctuelles et de communiqués triomphants qui tentent de donner l’impression d’une situation “normale” dans un contexte explosif. Pendant ce temps, les populations continuent d’être terrorisées par ces groupes armés qui pillent les villages en toute liberté.
Malgré les initiatives de dialogue et de réconciliation nationale lancées par le gouvernement, les revendications séparatistes deviennent de plus en plus radicales sur le terrain. La question se pose alors : ces individus étaient-ils de véritables activistes sécessionnistes ou simplement des bandits profitant de la situation pour semer le chaos parmi la population ?
Quelle que soit la réponse, il est évident que sans intervention de l’Etat pour assurer la sécurité dans les régions anglophones, ces problèmes continueront de se reproduire et les plus vulnérables en paieront le prix fort. En résumé, cinq présumés coupeurs de route ont été abattus lors d’une opération militaire à Kuochi. Mais derrière cet épisode, se cache une réalité plus complexe : celle d’une lutte entre banditisme et séparatisme qui terrorise les populations locales et montre une perte de contrôle de l’Etat sur son propre territoire. Il est plus que jamais temps d’agir pour protéger les habitants des régions anglophones du Cameroun.