Deux personnes ont été tuées à Nyala à la suite de bombardements aériens dévastateurs menés par l’armée de l’air soudanaise. La violence persistante au Sud-Darfour a de nouveau frappé la ville de Nyala mercredi soir, alors que l’armée de l’air soudanaise a largué des bombes barils. Ces attaques ont causé la mort de deux personnes et blessé quatre autres. Ce n’est que la dernière attaque en date depuis que les forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle de la ville en octobre dernier.
Selon les témoignages recueillis par Radio Dabanga, les frappes aériennes ont touché plusieurs quartiers de la ville, causant des dégâts considérables. Un résident du quartier de Teksas a rapporté avoir vu un avion de guerre survoler la ville et larguer sept bombes barils. Deux d’entre elles ont atterri près du musée de Nyala, tandis que les deux autres ont touché le commandement des Forces armées soudanaises et le centre-ville. L’avion a ensuite poursuivi sa trajectoire, larguant deux autres bombes.
Face à ces attaques, les FSR ont réagi en tirant des missiles anti-aériens sur l’avion de guerre qui a pris feu et s’est écrasé. Cependant, les autorités n’ont pas encore communiqué sur les détails de l’accident. Le groupe militaire a fermement condamné ces bombardements, les qualifiant de “délibérés” et visant à semer le chaos et à causer des victimes civiles.
Des vidéos publiées par des militants sur les réseaux sociaux montrent la destruction de bâtiments résidentiels, d’écoles et d’hôpitaux. Face à ces violences récurrentes, la communauté locale est sous le choc et s’interroge sur les objectifs de l’armée de l’air.
Selon un chef de communauté, l’armée de l’air soudanaise cible sciemment les civils plutôt que les forces de sécurité. Il évoque un manque de professionnalisme et d’objectivité de la part de l’armée, qui semble vouloir se venger des civils qui soutiennent les FSR. De son côté, un expert militaire en retraite a noté que l’armée de l’air n’est intervenue qu’après le départ de nombreux habitants de Nyala, et s’interroge sur la raison pour laquelle elle cible maintenant les zones civiles.
Depuis qu’une guerre a éclaté entre les FAS et les FSR en avril, la ville a régulièrement été le théâtre de violents affrontements pour le contrôle de cette zone stratégiquement et économiquement importante. La communauté internationale s’inquiète de cette escalade de violence, qui a déjà causé la mort de nombreux civils et le déplacement de populations. La solution à ce conflit semble encore lointaine, et les habitants de Nyala sont confrontés à une situation précaire et dangereuse.