Le préfet du Wouri, Sylyac Marie Mvogo, a pris une décision radicale le 27 mars 2024 en ordonnant l’arrestation de l’homme politique et activiste engagé Mboua Massock. Les forces de l’ordre se sont rendues à son domicile, situé au « Pavillon du devoir national », pour le conduire à la délégation régionale de la police judiciaire de Douala. Selon une source proche de l’intéressé, Mboua Massock a été interrogé pendant plusieurs heures avant d’être détenu sans nouvelles de sa libération jusqu’à présent.
Cette interpellation fait suite à la convocation de Mboua Massock par le préfet du Wouri un jour auparavant. Le fonctionnaire l’attendait dans son cabinet à Douala pour « une affaire urgente le concernant ». Précédemment, Mboua Massock avait lancé une « opération résistance jusqu’au bout », appelant la population camerounaise à observer un silence chez elle les 17, 18 et 19 avril 2024. Le but de cette démarche est de forcer le gouvernement à prendre en compte les problèmes et difficultés actuels ainsi que les exigences à satisfaire avant les élections de 2025. Ces demandes comprennent notamment une élection présidentielle à deux tours, une restructuration d’Elecam, une réduction du temps de proclamation des résultats électoraux, ainsi qu’un cessez-le-feu et l’ouverture immédiate de pourparlers pour résoudre le conflit dans les régions anglophones du pays.
Cette arrestation a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique camerounaise, certains dénonçant une violation de la liberté d’expression et de rassemblement. D’autres soulèvent la question de la légalité de l’opération résistance initiée par Mboua Massock.
Cette situation souligne une fois de plus les tensions politiques et sociales en cours au Cameroun, où de nombreux citoyens sont mécontents de la gestion du gouvernement. Plusieurs manifestations et grèves ont éclaté ces dernières années pour demander des réformes politiques et sociales, ainsi que pour protester contre la crise dans les régions anglophones du pays.