Une polémique secoue le monde juridique du Cameroun depuis la publication des résultats de l’examen du barreau le 21 juin dernier. Près de la moitié des candidats ont contesté vivement ces résultats, dénonçant des irrégularités graves dans le processus. Ils ont fait appel au ministère de la Justice pour réclamer l’annulation des résultats et ont même sollicité l’intervention du président.
Leurs accusations portent sur différents aspects de l’organisation et de la publication des résultats de l’examen. Dieudonné Tedjisse, porte-parole du collectif des candidats mécontents, a dénoncé des conditions d’organisation non optimales. Les épreuves ont démarré à 11 heures et se sont terminées à 4 heures du matin, avec une interruption de plus de 9 heures. De plus, les résultats n’ont pas été annoncés selon l’ordre de mérite prévu par les textes, mais par ordre alphabétique, ce qui, selon M. Tedjisse, a créé un désordre et a permis des manipulations. Plus troublant encore, M. Tedjisse a signalé une personne admise après les épreuves écrites, alors qu’elle n’était pas candidate et qu’elle était inscrite sur la liste depuis plus de vingt ans.
En réponse à ces allégations, le bâtonnier, Me Mbah Eric, a affirmé qu’il n’y avait eu aucune forme de corruption lors de l’examen. Il a souligné que des mesures sont prises pour lutter contre ce fléau. Cette controverse survient dans un contexte où les examens du barreau au Cameroun sont rares. Le dernier a eu lieu en février 2014 et depuis, seules deux vagues de candidats ont réussi l’examen, en 2018 et 2020.
Les candidats contestataires attendent maintenant la décision de leurs recours. Cette affaire soulève de sérieuses préoccupations quant à la transparence et à l’intégrité du processus d’admission au barreau au Cameroun, et pourrait avoir un impact majeur sur l’avenir de la profession juridique dans le pays.