Ma plus grande erreur ? épouser un homme sans emploi, sans gratitude et sans fidélité

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Il y a des jours où on se dit qu’on aurait mieux fait de rester sous sa couette. Mais parfois, même la couette ne protège pas le cœur quand il est trop cabossé. Moi, je suis divorcée. Deux adorables garçons m’appellent « Maman » : l’aîné a onze ans et le petit dernier en a huit. C’est moi qui ai lancé la procédure de divorce. Oui, c’est moi. Ce que je ressentais alors ? Comme une sensation d’étouffement. Comme si je m’étais cousu une robe trop serrée… sauf que cette robe, c’était mon mariage. J’avais besoin d’air, de souffle, de liberté. Alors j’ai tourné la page.

Tu sais, au début, j’étais dingue de lui. Folle amoureuse. Le genre d’amour qui te fait croire que les étoiles dans les yeux valent tous les pardons. Je n’aurais jamais imaginé que quelques années plus tard, je traverserais seule la tempête avec deux petits coeurs accrochés au mien. Même quand je l’ai surpris à me tromper, oui, tu as bien lu, quelques mois à peine après le mariage, mais je suis restée. Amoureuse, naïve peut-être, mais déterminée à sauver ce que j’avais bâti.

On en a parlé, il a versé ses regrets comme on verse de l’eau sur une plante fanée. Il m’a juré de changer. Et moi, j’ai planté un deuxième espoir en moi, en me disant qu’un jour, il fleurirait. Surprise : il n’a pas fleuri. Il a fané. Encore une fois.

On s’est mariés alors qu’il était sans emploi. C’est moi qui gérais tout : les factures, la nourriture, le train-train quotidien. Je combattais, seul soldat au front, pendant que lui cherchait sa voie. Au bout d’un an, il a décroché un job… loin d’ici, dans une autre ville. Il est parti s’y installer, pas nous, pas tous ensemble. Juste lui. Les kilomètres entre nous sont devenus des mondes entiers.

Je me rappellerai toujours cette fois où je l’ai rejoint là-bas. Il m’a présentée à un collègue. Ce gars était un peu trop franc à mon goût. Il m’a balancé : « Si t’es sa femme, viens le voir à l’improviste. » J’ai ri, un peu gênée. Je n’ai pas capté que ce n’était pas une blague mais un signal d’alarme.

Je continuais, comme une bonne petite épouse, à lui dire quand je venais. À chaque visite, je remarquais des détails qui grattent l’âme : deux sandales, deux serviettes… pour un mec tout seul ? Quand je posais la question, il balayait mes doutes d’un revers de mots légers : « C’est à moi ». Pourtant, ça sonnait creux. Comme un mensonge trop rodé.

Il travaillait, gagnait sa vie finalement. Mais les factures à la maison restaient pour moi. Quand je râlais, il me jetait : « Tu sais que je me débrouille seul ! » J’étais son pilier… mais il ne m’épaulait jamais en retour. J’espérais qu’il changerait avec la naissance du second. Mais quand j’ai voulu lui rendre visite avec notre bébé qui venait d’avoir un an, il m’a fait comprendre à demi-mot que je n’étais pas la bienvenue. « Oh, ne viens pas. Mon gaz est terminé », « Je suis occupé ce week-end. Je dois assister au mariage de mon ami »… Des excuses qui sentaient la peur d’être démasqué.

C’est alors que je me suis souvenu de ce que m’avait dit son collègue. J’ai décidé de le faire. Très tôt un matin, j’ai pris mes gamins sous le bras, littéralement, et j’ai pris la route. Un voyage long, fatigant, plus encore émotionnellement. Je me faisais des films tout le trajet, espérant qu’il serait heureux de nous voir. La réalité m’a giflée dès l’entrée.

En raison de la distance, nous sommes arrivés à la tombée de la nuit. Après avoir cogné à la porte pendant quinze longues minutes, le type faisait semblant de ne pas être là alors que sa voiture était dans la cour. Face à ma tenacité, il a ouvert. Dans sa chambre, une femme. Une autre. Elle lui avait servi le dîner et tu sais quoi ? Il s’est assis, a mangé devant nous, moi et nos deux enfants, comme si de rien n’était. Il n’a même pas cligné des yeux.

Quand elle est partie, il l’a raccompagnée gentiment. Et nous ? On est restés là, assis entre un doute confirmé et un espoir mort. J’ai su que c’était la fin. Et depuis ce jour, je n’ai plus jamais été la même.

Il n’a jamais exprimé le moindre regret. Zéro remords, zéro excuses. Il a juste lancé cette phrase qui m’a glacée : « Y’en aura d’autres si tu continues à venir sans prévenir. » Comme ça, cash. Ce jour-là, j’ai définitivement jeté l’éponge… mais pas celle de la salle de bain, hein, celle de l’amour.

Il a fini par fuir toutes ses responsabilités. Alors j’ai fait ce que je ne voulais pas : je l’ai envoyé au tribunal. Pas par vengeance ni colère. Juste pour obtenir un minimum de justice. Il me devait des pensions, il m’avait emprunté de l’argent qu’il n’avait jamais remboursé. Le juge a tranché : remboursements avec intérêts, prise en charge des frais scolaires et médicaux des enfants.

Mais jusqu’à aujourd’hui (2 ans après le divorce), il n’assure que l’entretien de base. Le reste ? Totalement ignoré. Une démission paternelle en bonne et due forme. Il vit désormais avec une autre femme, a eu un enfant. Soit. Ce n’est pas mon affaire. Ce qui me détruit, c’est qu’il agit comme si nos enfants n’existaient pas. Même les appeler «Niet!», même chercher à savoir comment ils vont «Niet!». Il agit comme si nos enfants n’avaient pas besoin de sa présence.

Tu sais ce que ça fait de voir tes enfants attendre le téléphone qui ne sonne jamais ? Moi, je le sais. Et parfois, quand personne ne regarde, je pleure dans mon placard. Littéralement. Parce que j’ai ce sentiment d’avoir échoué. D’avoir cru à cet homme, d’avoir cru qu’il pouvait encore se rattraper au moins pour nos enfants.

Mais je me relève chaque matin, je me bats, Pour Eux. Je couvre chacun de leurs besoins du mieux que je peux. Tous les jours, je prie pour avoir une longue vie, une santé solide, parce que je veux rester là pour eux. Jusqu’à ce qu’ils puissent voler de leurs propres ailes dans ce monde qui ne fait pas toujours de cadeaux.

Je n’ai jamais été une épouse parfaite, mais je n’ai jamais mérité autant d’indifférence. Je crois que mon plus grand tort a été d’accepter, avec un cœur naïf, un homme sans emploi, sans gratitude et sans fidélité. Je me suis oubliée dans un amour qui n’a jamais pris soin de moi en retour.

Mais aujourd’hui, même si le cœur reste un peu cabossé sous cette couette, je garde l’espoir qu’à la prochaine étape, je tomberai sur un homme bon. Un de ceux qui comprennent que l’amour, ce n’est pas verser du sucre dans les oreilles, mais poser des actes avec responsabilité. Quelqu’un qui m’aimera sincèrement, qui valorisera la femme et la mère que je suis. Parce qu’au fond, Dieu connaît les efforts de celles qui se battent chaque jour, seul bouclier entre leurs enfants et le monde.

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