Le scandale de gestion frauduleuse du Fonds national d’appui à l’agriculture (FNAA) continue de hanter l’opinion publique malienne.
La dernière révélation du Bureau du Vérificateur général met en lumière les multiples irrégularités commises dans la gestion financière du fonds, affectant sa capacité à atteindre ses objectifs et sapant la confiance des agriculteurs.
Il est indéniable que ces irrégularités ont eu un impact désastreux sur le fonctionnement du FNAA. Outre les pertes financières s’élevant à plus de 880 millions de francs CFA entre 2019 et 2023, le rapport met également en évidence les failles dans la gouvernance et la prise de décisions stratégiques, remettant en question l’efficacité et l’utilité du contrôle interne et de la hiérarchie.
Le contrôle interne est censé garantir une gestion adéquate et sécurisée des ressources financières du fonds, en fournissant des informations précises et complètes à toutes les parties impliquées dans le processus financier tout en veillant au respect des procédures et réglementations en vigueur. Cependant, le rapport révèle de nombreuses mauvaises pratiques telles que la non-application des conventions de financement, le non-respect des procédures d’acquisition et de distribution des équipements agricoles, et même l’utilisation de certains équipements sans justification.
Face à cette situation alarmante, le rapport propose des mesures concrètes pour remédier à ces irrégularités, notamment la mise en place d’une politique de contrôle des prix et des demandes de subvention plus rigoureuse et la création de commissions régionales pour superviser la sélection des bénéficiaires. Cela nécessite également une étroite collaboration entre le ministère des Finances et le ministère de l’Agriculture pour assurer une gestion efficace et transparente du fonds.
Bien que ces irrégularités puissent être le résultat d’erreurs humaines ou d’une incompétence, il est inacceptable que des pratiques frauduleuses et corrompues menacent la viabilité du secteur agricole malien. En effet, non seulement elles portent préjudice aux finances publiques et à la qualité des interventions agricoles, mais elles sapent également la confiance des agriculteurs envers le gouvernement.
Le Bureau du Vérificateur général a d’ailleurs transmis les informations collectées concernant ces irrégularités aux autorités judiciaires compétentes, dans l’espoir que les responsables soient poursuivis en justice. Il est temps de mettre fin à ces pratiques néfastes et de prendre des mesures concrètes pour assurer une gestion transparente et responsable des ressources publiques.
Cette affaire doit être un électrochoc pour le gouvernement malien, qui doit prendre des mesures immédiates pour remédier à ces mauvaises pratiques et restaurer la confiance du peuple envers ses institutions. Les ressources financières du pays doivent être utilisées à bon escient pour améliorer les conditions de vie des citoyens et promouvoir un développement économique durable.
En fin de compte, la responsabilité incombe à tous les acteurs impliqués dans la gestion du FNAA - ministères, organismes de développement, autorités locales, etc. – de travailler ensemble pour garantir que cet instrument crucial de soutien à l’agriculture soit utilisé efficacement et équitablement pour le bien de tous les Maliens. Le temps est venu de mettre fin au scandale du FNAA et de commencer à reconstruire un avenir prometteur pour l’agriculture malienne. Nous ne pouvons plus nous permettre de gaspiller des ressources précieuses qui pourraient faire la différence dans la vie de millions de personnes.