Selon Reuters, le gouvernement australien a renforcé les exigences en matière de langue anglaise pour les visas d’études, ainsi que le pouvoir de suspendre les écoles qui ne respectent pas les règles, en raison de l’afflux record de migrants. Le gouvernement a également annoncé un nouveau « test d’authenticité des étudiants » pour dissuader ceux qui utilisent les visas d’étudiant pour travailler en Australie. Ces mesures font partie d’une stratégie plus large visant à réduire l’immigration et à « réparer » un système défectueux.
Le gouvernement australien se prépare à mettre en œuvre de nouvelles règles plus strictes en matière de visas pour les étudiants étrangers, dans le but de réduire l’afflux sans précédent de migrants. Selon Reuters, ces règles entreront officiellement en vigueur ce week-end et visent à renforcer les exigences en matière de langue anglaise pour les visas d’études et de diplômes. De plus, le gouvernement aura le pouvoir de suspendre les établissements d’enseignement qui ne respectent pas ces règles de manière répétée.
Clare O’Neil, ministre de l’Intérieur, a déclaré dans un communiqué que ces mesures continueraient de faire baisser les niveaux d’immigration tout en respectant les engagements pris par le gouvernement dans le cadre de sa stratégie pour réparer un système défaillant. Selon elle, ces mesures contribueront à maintenir un équilibre entre les besoins des entreprises australiennes et la protection du marché du travail.
En plus de ces initiatives, un nouveau « test d’authenticité des étudiants » sera mis en place pour réprimer davantage les étudiants étrangers qui cherchent avant tout à venir en Australie pour travailler. De plus, certaines conditions d’interdiction de séjour seront ajoutées à un plus grand nombre de visas de visiteurs, afin de dissuader les personnes qui pourraient potentiellement abuser du système de visas.
Ces mesures font suite à une série de mesures prises l’année dernière pour mettre fin aux concessions accordées par le gouvernement précédent en réponse à la pandémie de COVID-19, notamment en ce qui concerne les heures de travail illimitées pour les étudiants étrangers. À l’époque, le gouvernement avait promis de renforcer les normes applicables aux étudiants, ce qui pourrait se traduire par une réduction de moitié du nombre de migrants au cours des deux prochaines années.
En 2022, l’Australie a augmenté son quota annuel de migrants dans le cadre de mesures visant à aider les entreprises à faire face à la pénurie de main-d’œuvre causée par la pandémie. Toutefois, cet afflux rapide de travailleurs et d’étudiants étrangers a exacerbé une crise du logement déjà existante, avec des niveaux record de locations vacantes et un coût croissant de la construction, limitant ainsi l’offre de logements.
Selon les données publiées par le Bureau australien des statistiques, l’immigration nette a augmenté de 60% pour atteindre un record de 548 800 personnes au cours de l’année fiscale se terminant en septembre 2023, dépassant les 518 000 personnes de l’année précédente. Dans l’ensemble, la population australienne a augmenté de 2,5%, soit son taux de croissance le plus élevé jamais enregistré, pour atteindre 26,8 millions de personnes.
Bien que l’immigration ait apporté une main-d’œuvre supplémentaire, elle a également entraîné une pression accrue sur le marché du logement, avec des conséquences négatives telles qu’une augmentation des loyers et un manque d’offre de logements abordables. Depuis septembre, le gouvernement a pris des mesures qui ont entraîné une baisse de 35% des niveaux d’immigration, avec moins de visas accordés aux étudiants étrangers par rapport à l’année précédente.
Ainsi, ces nouvelles mesures visent à réguler l’afflux de migrants et à réparer un système défectueux qui a montré ses limites pendant la pandémie de COVID-19. En renforçant les exigences en matière de langue anglaise et en ajoutant des mesures dissuasives, le gouvernement australien tente de maintenir un équilibre entre le maintien d’un marché du travail sain et l’aide aux entreprises à combler leurs pénuries de main-d’œuvre.