La situation politique en Guinée-Bissau est de plus en plus critique, les partis politiques représentés au Parlement demandent l’intervention de l’Union Interparlementaire (UIP) pour aider à résoudre la crise. Selon le cabinet du président de l’Assemblée nationale populaire guinéenne, la majorité écrasante des partis politiques a rejoint la coalition PAI-Terra Ranka pour contester la dissolution de l’Assemblée Nationale par le président de la République, Umaro Sissoco Embaló, en décembre 2023. Cette décision est contestée car elle a été prise avant l’expiration des 12 mois prévus par la Constitution après les élections législatives, où la coalition a obtenu une majorité absolue.
D’autres forces politiques, telles que le Forum pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), qui regroupe les partis MADEM-G15, PRS et APU, ont également rejoint la protestation et ont envoyé une lettre au secrétaire général de l’UIP.
La lettre, remise aujourd’hui à Genève en Suisse par le leader de la coalition PAI-Terra Ranka Domingos Simões Pereira, est une copie de celle adressée au président de la Commission de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) demandant leur intervention pour restaurer la « normalité démocratique » en Guinée-Bissau.
Les signataires de la lettre, qui représentent 94% du Parlement, expriment leur accord sur les principaux points pour restaurer l’ordre constitutionnel et une démocratie fonctionnelle en Guinée-Bissau :
- La réouverture et le fonctionnement de l’Assemblée Nationale
- L’organisation immédiate des élections présidentielles pour l’année en cours
- Le rétablissement de la Cour suprême de justice
- La légalisation et la mise en place d’une Commission électorale nationale
Ils sollicitent également l’aide de l’UIP pour encourager les États membres de la CEDEAO à se pencher sur la situation lors du Sommet de Juillet.
Les signataires de la lettre soulignent que l’intervention extérieure est nécessaire pour éviter une escalade de la tension politique et pour permettre un retour immédiat à la normalité pour la population et les institutions de la République. Cette intervention pourrait également permettre aux forces militaires de la CEDEAO, déployées en Guinée-Bissau, de reprendre leur mission initiale de stabilisation du pays et de renforcement de la sécurité.