Le président intérimaire de la Commission Nationale Electorale (CNE), M’Pabi Cabi, a exprimé ce lundi 18 décembre 2023, son engagement total dans la mise en œuvre de la Politique de Genre dans les processus électoraux, comme condition préalable pour la réalisation d’une démocratie pleine et effective, conformément à la Constitution de la République de Guinée-Bissau.
Il a déclaré : « Je veux vous laisser un message clair selon lequel la CNE manifeste son engagement total à tout faire, dans la mesure de ses possibilités, pour mettre en œuvre la Politique de Genre dans les processus électoraux, que nous avons acceptée en tant que condition préalable pour la réalisation de la démocratie pleine et effective, en conformité avec la Constitution de la République, la politique nationale pour l’égalité et l’équité, la Convention internationale des droits civils et politiques, ainsi que la loi électorale qui promeut l’égalité de participation pour tous les citoyens ».
M’Pabi Cabi s’exprimait lors de l’ouverture du Séminaire d’évaluation du système électoral en Guinée-Bissau, qui se tient à la Maison des Droits à Bissau.
Il a exhorté les autorités politiques et administratives du pays à mettre en œuvre avec célérité la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des personnes handicapées, afin de rendre les élections plus inclusives et démontrant l’engagement du pays en matière d’égalité et d’équité.
Le président intérimaire a également souligné l’importance des organisations de la société civile dans le processus électoral et a encouragé leur participation active pour moderniser le cadre légal et adapter l’institution aux défis actuels.
Le séminaire de trois jours, organisé par le Réseau National de Lutte Contre la Violence Basée sur le Genre et les Enfants en Guinée-Bissau (RENLUV-GC/GB) en collaboration avec la Maison des Droits, compte la participation de plusieurs entités de la société civile du pays.
Dans son discours d’ouverture, la présidente de la RENLUV-GC/GB, Aissatu Camara Indjai, a rappelé que l’ouverture politique dans le pays a contribué à ce que les organisations de la société civile jouent un rôle civique important de surveillance et d’aide à l’Etat dans la mise en œuvre des politiques publiques, en particulier dans la défense des droits de l’homme et la participation citoyenne dans la sphère politique et démocratique.
Elle a souligné que malgré ce changement majeur dans le paysage politique, le rôle des électeurs et/ou des organisations de la société civile dans le panorama électoral est souvent limité à celui de voter et non de participer activement au processus électoral.
Pour pallier à cette limite, la RENLUV-GC/GB a créé en 2014 le Groupe des Organisations de la Société Civile pour les Élections (GOSCE) ainsi que la Maison des Femmes, afin de surveiller les élections. Leur rôle a été apprécié et reconnu à la fois par les autorités nationales et les organismes internationaux.
Indjai a souligné que cette initiative contribue à la transparence du scrutin et qu’elle est également reconnue par l’exécutif comme étant nécessaire pour une observation domestique du processus électoral de la part des organisations de la société civile (OSC).
Elle a conclu en affirmant la nécessité de renforcer la coordination de l’intervention des organisations de la société civile dans le processus électoral, de dynamiser les espaces de dialogue et de réflexion sur celui-ci et d’améliorer le dialogue entre les OSC, les Institutions Souveraines et les Partis Politiques sur la question électorale.
Ce rassemblement de trois jours vise à contribuer à la qualité de la participation du public au processus électoral, en particulier la participation des jeunes et des femmes, en vue de consolider la démocratie participative en Guinée-Bissau. Il s’agit également d’un plaidoyer pour une révision partielle de la Loi Électorale, afin que le pays dispose d’une observation domestique organisée.