Le procureur général de la république de Guinée-Bissau a publié un communiqué pour clarifier qu’elle n’a jamais, à aucun moment ni circonstance, ordonné le gel judiciaire des comptes bancaires des banques commerciales accréditées dans le pays, comme certains aimeraient le faire croire à l’opinion publique pour des raisons inavouées.
Selon le coordinateur du bureau de presse et des relations publiques dans un communiqué auquel le journal O Democrata a eu accès ce jeudi 21 décembre 2023, le parquet a constaté ces derniers temps la diffusion d’informations selon lesquelles, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire des six milliards de francs CFA, il aurait donné instruction à la banque BAO de geler les comptes bancaires de certaines entreprises privées et institutions publiques, y compris celui du Trésor public.
Le parquet n’a aucune idée de ce qui pourrait être à l’origine de ces désinformations et a reçu des plaintes de particuliers et d’entreprises déclarant qu’ils n’étaient pas en mesure d’effectuer leurs dépenses courantes ni même de payer leurs impôts à l’État.
Le procureur général de la république a également précisé que les comptes gelés à la BAO, sur instruction du procureur général, appartiennent uniquement à des particuliers et sociétés suspectés dans le cadre de l’enquête sur l’affaire des six milliards de francs CFA.
Par ailleurs, le Ministère Public a notifié ce jeudi le ministre de L’économie et des Finances de l’époque, Suleimane Seidi, et l’ancien secrétaire d’État au Trésor, António Monteiro, de leurs accusations provisoires, selon une source proche des magistrats chargés du dossier.
Cette notification a augmenté la période de détention provisoire de 20 à 60 jours pour Suleimane Seidi et António Monteiro, qui ont été incarcérés depuis le 30 novembre dernier dans les cellules de la Police Judiciaire à Bissau.
La source a précisé que les deux anciens ministres ont un délai de 8 jours, à partir de ce jeudi 21 décembre 2023, pour présenter leur déclaration contradictoire au Juge d’Instruction Criminel (JIC), s’ils ne sont pas d’accord avec les accusations provisoires du Ministère Public, sous peine que ces accusations deviennent définitives.
Quant aux entreprises impliquées dans cette affaire, leur procès continue de suivre son cours normalement selon les procédures.