C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de Mme Ngo Mayack, veuve de Ruben Um Nyobè, leader emblématique de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), à l’âge de 98 ans. Cette femme est une figure historique de la lutte pour l’indépendance du Cameroun et son départ laisse un grand vide dans le pays.
Née en 1925, Mme Mayack avait tout juste 22 ans lorsqu’elle rencontra pour la première fois Um Nyobè en 1947, alors déjà un militant charismatique du rassemblement camerounais. Sans hésiter, elle décida de s’engager à ses côtés dans le combat politique pour l’émancipation du Cameroun, qui était alors sous la tutelle française.
En tant que militante de l’ombre, elle devint sa confidente et son soutien indéfectible ; elle l’épousa l’année suivante, alors que le mouvement pour l’indépendance prenait de l’ampleur. Malgré les risques encourus face à la répression coloniale implacable, elle resta à ses côtés jusqu’au bout, avant l’arrestation puis l’assassinat de son mari par l’armée française en 1958.
Veuve à l’âge de 33 ans et mère de deux enfants, elle consacra le reste de sa vie à préserver et transmettre la mémoire de Ruben Um Nyobè et de son combat héroïque. Gardienne du temple de l’UPC, elle parcourut les écoles, les universités et les médias pour témoigner inlassablement de l’exemple donné par celui que l’on surnommait affectueusement « Mpodol ».
Avec la disparition de cette icône du nationalisme camerounais à l’âge de 98 ans, c’est une mémoire précieuse de l’épopée de l’UPC qui s’éteint. Grâce à son parcours aux côtés d’Um Nyobè et à son travail infatigable pour transmettre cet héritage, Mme Mayack a marqué des générations de militants et d’historiens, rappelant que derrière chaque grand homme se cache aussi une femme dans l’ombre.
Ce soir, la nation camerounaise est en deuil. Cependant, grâce à Mme Mayack, l’héritage politique et mémoriel de Ruben Um Nyobè est plus vivant que jamais. Qu’elle repose désormais en paix aux côtés des grands anciens de l’indépendance de ce pays !
Quelle tragédie !
betou: C’est vraiment triste, repose en paix
Triste et bouleversant, elle sera toujours vénérée.