Les doutes entourant la fusion Gicam-Ecam : une menace pour l’avenir

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Suspense, litiges judiciaires, oppositions ⁤acharnées… l’assemblée générale ​de la fusion tant attendue​ entre le Gicam et l’Ecam‍ est ​sur le point de se dérouler, plongée dans un climat tumultueux.

Ce 14 décembre 2023 marque une étape cruciale dans ‌le processus de fusion entre ⁤le Groupement Inter-patronal du ‍Cameroun⁤ (Gicam)⁣ et Entreprises du Cameroun (Ecam). Après la⁢ validation ⁣du traité de fusion par les assemblées générales des deux organisations, le nom et les‍ statuts de la ‌nouvelle entité‍ seront enfin‍ révélés ‌et adoptés. ​Les adhérents du Gicam ont été conviés à prendre part à cette rencontre, malgré les nombreuses‍ turbulences qui l’entourent.

Pourtant, ‌des incertitudes juridiques planent toujours sur cette fusion. En effet, le vote⁢ exprimé lors de l’assemblée générale extraordinaire du ‌11 juillet dernier ​est remis en question. Sur les 327 adhérents présents, seuls ​241 ont voté⁢ en faveur de la fusion ⁣avec ‌l’Ecam, tandis que 86 ont voté contre, soit un taux de 73,7%⁣ de votes favorables. Cependant, selon le⁣ comité de sages, ce pourcentage ne suffit pas à respecter les statuts du Gicam. Prévue par l’article 17 alinéa 3, une majorité des trois quarts (75%) est en effet requise‌ pour⁤ toute modification statutaire. Depuis cette ‌révélation du comité des sages, l’exécutif du​ Gicam n’a pas​ apaisé les doutes ⁢sur cette question.

Le processus de fusion suit ⁤son cours, mais reste confronté à une​ procédure judiciaire pendante. ⁣Plusieurs actions en justice, ​initiées⁢ par‌ Emmanuel Wafo, président de la Commission Economie et Développement du⁤ Gicam, sont⁢ en cours devant les tribunaux de Douala. Très présent médiatiquement depuis le début de cette affaire, Emmanuel Wafo,‍ fervent opposant à la fusion, persiste et signe.

Dans une récente interview accordée à Investiraucameroun, il réaffirme son ‍attachement au​ maintien⁢ du label Gicam. « Le projet de fusion ne concerne ni le Gicam, ni ‌ses ​membres. Nous constatons avec inquiétude que des démarches sont ‍en cours⁤ malgré⁢ nos alertes.‌ (…) Nous‍ continuons de discuter avec les membres pour les ⁤sensibiliser. Le Gicam a ⁢construit​ sa crédibilité ⁢et son attractivité sur des valeurs telles que l’attachement indéfectible aux⁣ autorités publiques en ⁣place, le respect de ses membres et de ses​ aînés. L’appartenance au Gicam​ n’exclut jamais les différences ⁢professionnelles. ⁢Les défenseurs de‍ la ⁢fusion ont tenté, dès le début, de caricaturer et⁤ d’exacerber ces différences,⁣ avec pour ⁣but évident de semer la discorde⁤ et les conflits plutôt que de favoriser le dialogue et la réconciliation. Nous⁣ sommes convaincus que⁣ le Gicam perdurera, ⁢et que les tensions actuelles seront⁣ dépassées », déclare-t-il.

Pendant ce ‍temps,‍ l’exécutif du Gicam affiche sérénité, tandis que de l’autre côté, le mouvement dirigé par Jacques Jonathan Nyemb, ⁤le​ Comité ⁤du soutien à‌ la refondation du patronat ⁣camerounais, agit discrètement pour ⁣rassembler le plus grand nombre⁢ d’adhérents autour des discussions sur la refondation du​ patronat. Toutes ces⁤ forces pourraient donner une nouvelle dimension⁣ à cette assemblée générale qui marque la toute dernière étape avant la fusion officielle, prévue au plus⁢ tard en mars 2024.

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