L’ancien président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma est finalement arrivé hier à Abuja, au Nigéria à bord d’un avion affrété par le président Bola Tinubu. Cela marque la fin d’un mois de crise entre le gouvernement de la Sierra Leone et la CEDEAO, qui avait demandé le transfert de l’ancien président au Nigéria.
Les accusations portées contre M. Koroma comprenaient la trahison, la mauvaise foi et l’hébergement de l’ennemi. Selon ses partisans et ses avocats, ces allégations ne sont rien de plus qu’une vendetta politique et une chasse aux sorcières suite aux récentes attaques armées à Freetown le 26 novembre dernier. Le gouvernement a blâmé ces attaques sur un groupe de putschistes qui auraient tenté de renverser le président actuel, Julius Maada Bio du pouvoir. Depuis ces événements, plus de 80 suspects ont été arrêtés, dont M. Koroma qui a passé plus de deux mois en résidence surveillée avant de pouvoir quitter le pays pour Abuja hier. On craint maintenant qu’il soit poursuivi pour trahison avec les autres suspects.
Plus tôt en décembre, une délégation de haut niveau de la CEDEAO, dirigée par les présidents ghanéen Akufo-Addo et sénégalais Macky Sall, s’était rendue à Freetown pour des pourparlers de paix avec le président Bio et l’ancien président Koroma. L’objectif était de trouver un terrain d’entente pour mettre fin à la tension politique dans le pays et d’ouvrir des discussions de paix entre le gouvernement et le principal parti d’opposition, l’APC.
Les entretiens ont abouti à un accord pour permettre à l’ancien président de s’installer au Nigéria en tant qu’invité du président Tinubu. Peu après le départ de M. Koroma de l’aéroport international de Lungi en Sierra Leone hier après-midi, son principal conseiller légal, Joseph Fitzgerald Kamara, a envoyé un message au Sierra Leone Telegraph informant de sa sécurité et de son voyage sans encombre jusqu’à Abuja. Il était accompagné d’une délégation de haut niveau, incluant le ministre des Affaires étrangères Timothy Kabba, le chef d’état-major de l’armée Peter Lavahun et l’inspecteur général de la police William Fayia Sellu. Ils veilleront à sa sûreté jusqu’au Nigéria, où il prévoit de rester pour les années à venir.