L’ancien Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok et le commandant des forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), Mohamed ‘Hemedti’ Dagalo, ont participé au 42e sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui s’est ouvert hier après-midi à Entebbe, en Ouganda.
Cependant, le chef de la junte soudanaise et commandant en chef des forces armées soudanaises (FAS), le lieutenant-général Abdelfattah El Burhan, était absent, de même que les présidents de l’Éthiopie et de l’Érythrée. La réunion de l’IGAD a été présidée par Ismail Omar Guelleh, le président de Djibouti, et a réuni les présidents du Kenya, de la Somalie, du Sud-Soudan et de l’Ouganda.
Cette rencontre a été marquée par l’absence du Soudan, qui a décidé de boycotter le sommet en signe de protestation contre son inscription “intrusive” à l’ordre du jour sans consultation préalable, ainsi que contre l’invitation de Hemedti. Ce dernier, quant à lui, s’est exprimé sur son compte X, déclarant qu’il était “heureux de participer” au sommet et qu’il avait “informé les chefs d’État des causes de la crise au Soudan et exposé sa vision pour mettre fin à la guerre”. Hemedti a également réitéré son désir sincère de parvenir à la sécurité et à la stabilité dans le pays afin d’alléger les souffrances endurées par la population soudanaise.
De son côté, l’ancien Premier ministre Hamdok a fourni des explications sur l’évaluation de la Coordination des forces démocratiques civiles (Tagaddum) sur les causes de la crise soudanaise, et exposé sa vision pour mettre fin au conflit, traiter les conséquences de la catastrophe humanitaire, et trouver des solutions politiques durables qui mèneront à la restauration de la paix, de la stabilité et de la démocratie civile.
En ce qui concerne les résultats du sommet, l’IGAD a appelé à une rencontre en tête-à-tête entre El Burhan et Hemedti dans les 14 jours suivant le sommet, ainsi qu’à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Le sommet a également salué la création d’un groupe de haut niveau sur le Soudan par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, et l’a invité à collaborer avec l’IGAD et d’autres parties prenantes pour faciliter le processus de paix.
En marge du sommet de l’IGAD, le ministre soudanais des affaires étrangères par intérim, Ali El Sadig, a participé au sommet des ministres des affaires étrangères du Mouvement des non-alignés, qui s’est tenu mercredi en Ouganda. Lors de cette réunion, il a notamment rencontré son homologue tchadien, Mahamat Annadif, dans ce qui constitue la première rencontre de haut niveau entre les deux pays depuis que leurs relations se sont détériorées à la fin de l’année 2023.
Le commandant de la FSR, quant à lui, a rencontré la représentante spéciale de l’UE pour la Corne de l’Afrique, Annette Weber, à Kampala, la capitale de l’Ouganda. Lors de cette rencontre, Hemedti a souligné sa volonté d’arrêter la guerre et d’engager des négociations, tout en demandant un soutien humanitaire pour les régions soudanaises touchées par la crise. Il a également expliqué à Weber les raisons de la guerre au Soudan, qui a été lancée par l’ancien régime extrémiste avec la complicité de certains membres des forces armées soudanaises. Il a souligné que ces derniers continuent de prolonger le conflit dans le but de maintenir en place leur gouvernement de facto illégitime issu de leur tentative de coup d’État.