Le gouvernement soudanais a décidé de geler temporairement son adhésion à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) en raison de leur mépris pour la position du Soudan et de ses aspirations à résoudre ses problèmes internes de manière autonome.
Cette décision a été prise après que le Sommet extraordinaire de l’IGAD, qui s’est tenu à Entebbe, en Ouganda, ait été boycotté par le chef de la junte soudanaise et commandant en chef des Forces armées soudanaises (FAS), le général de corps d’armée Abdelfattah El Burhan.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a publié un communiqué officiel hier dans lequel il a été annoncé que le général El Burhan avait envoyé une lettre au président de Djibouti pour l’informer de la décision du gouvernement soudanais de suspendre son adhésion à l’IGAD.
Ce conflit entre la junte et l’IGAD a été renforcé par les événements du Sommet d’urgence de l’organisation à Djibouti en décembre dernier, au cours duquel le gouvernement a refusé de reconnaître les décisions prises et a officiellement protesté.
Dans sa lettre, le gouvernement soudanais a déclaré qu’il n’était pas tenu de suivre les déclarations de l’IGAD sur les affaires soudanaises car celles-ci relèvent de la souveraineté du pays.
Malgré l’absence du gouvernement soudanais au Sommet de l’IGAD, les dirigeants africains ont discuté de la situation au Soudan et ont écouté les propositions de résolution du conflit présentées par le commandant des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ainsi que des représentants du mouvement des Forces démocratiques civiles.
Dans leur déclaration finale, l’IGAD a offert pour la deuxième fois sa médiation entre les parties en conflit au Soudan et a souligné l’importance d’impliquer toutes les parties prenantes soudanaises ainsi que les acteurs régionaux et internationaux dans le processus de paix.
Dans une interview, le commandant des RSF, Mohamed « Hemedti » Dagalo, a engagé la responsabilité du général El Burhan dans le déclenchement de la guerre au Soudan. Tout en reconnaissant que ses forces ont commis des erreurs, il a affirmé qu’il était prêt à négocier un cessez-le-feu si l’autre partie s’engageait dans des négociations pacifiques.
Le Conseil central des Forces pour la liberté et le changement (FFC-CC) a salué la déclaration du Sommet de l’IGAD et continue à travailler avec tous les partenaires pour parvenir à une paix durable et à une transition démocratique au Soudan.