Des voix s’élèvent pour réclamer la libération de Daniel Ojukwu, journaliste travaillant pour la Fondation pour le journalisme d’investigation (FIJ), arrêté mercredi dernier à Lagos sous l’accusation de violation des lois sur la cybercriminalité du pays, selon les médias locaux. Il a ensuite été transféré au Centre national de lutte contre la cybercriminalité de la police nigériane (NPF-NCCC).
L’arrestation de Ojukwu est soupçonnée d’être liée à une enquête qu’il a menée impliquant un haut responsable du gouvernement en novembre dernier, selon les informations de la FIJ. Le porte-parole de la police, Muyiwa Adejobi, a déclaré qu’une plainte avait été déposée contre le journaliste, sans préciser l’identité du plaignant.
Sa détention a provoqué l’indignation du public sur les réseaux sociaux et les groupes de défense des droits de l’homme et des médias exigent sa libération immédiate. Ancien vice-président et candidat à la présidentielle de février 2023, Atiku Abubakar a dénoncé l’arrestation du journaliste comme une violation de la liberté de la presse garantie par la Constitution.
Amnesty International a également condamné sa détention, la qualifiant de »draconienne ». Ce nouvel incident rappelle que selon le dernier rapport de Reporters Sans Frontières (RSF), le Nigeria est l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes en Afrique de l’Ouest, avec près de 20 attaques recensées en prévision des élections de février et mars 2023.