📱 Vers une Afrique centrale connectée : La suppression des frais de roaming au sein de la CEMAC
Bonne nouvelle pour les usagers de téléphonie mobile en Afrique centrale ! Après des années de pourparlers, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) vient d’adopter la suppression des frais d’itinérance (roaming) pour ses six pays membres. Un pas de géant, pourrait-on dire, vers une intégration numérique plus concrète dans la sous-région.
Pays concernés : Cameroun, Gabon, République centrafricaine, Tchad, Congo et Guinée équatoriale.
🕰️ Un chantier lancé en 2017, enfin abouti
Tout commence en 2017… C’est à cette époque que les premières initiatives pour harmoniser les tarifs de télécommunication dans la zone CEMAC voient le jour. Objectif ? Mettre fin aux tarifs prohibitifs que doivent payer les citoyens lorsqu’ils utilisent leur téléphone hors de leur pays d’abonnement.
Mais entre les intérêts divergents des opérateurs télécoms et des États, le projet s’enlise. Les désaccords techniques, administratifs (et parfois politiques), ont ralenti le processus. Il aura donc fallu plusieurs longues années de négociations avant d’aboutir à la signature du communiqué final, actée lors d’une réunion ministérielle à Bangui.
En clair : Désormais, si vous êtes abonné à un opérateur camerounais, vous pourrez passer des appels, envoyer des SMS et utiliser l’internet mobile en République centrafricaine ou au Gabon sans frais supplémentaires.
💡 Quels bénéfices pour le citoyen lambda ?
À première vue, cette décision peut sembler purement technique. Mais en réalité, elle touche directement le quotidien de millions de personnes.
- Les voyageurs fréquents, commerçants, camionneurs, étudiants, verront leurs factures téléphoniques allégées.
- Les PME et entrepreneurs pourront communiquer avec leurs clients et partenaires dans les pays voisins sans saigner leur trésorerie.
- Les familles transfrontalières (et elles sont nombreuses dans la région) garderont le lien plus facilement et à moindre coût.
Supposons par exemple que Jean, un entrepreneur gabonais, doive séjourner une semaine au Tchad pour négocier un marché. Avant, chaque appel passait par une surtaxe épuisante. Aujourd’hui, il pourra utiliser son forfait habituel. Économie de temps, d’argent… et de nerfs !
⚖️ Une aubaine pour les usagers, un casse-tête pour les opérateurs télécoms
D’un côté, les abonnés applaudissent. De l’autre, certains opérateurs téléphoniques grincent des dents. Les frais d’itinérance représentaient une source non négligeable de revenus pour eux. Leur suppression signifie une perte qu’il faudra compenser.
Certains fournisseurs craignent que leur modèle économique actuel, déjà affecté par la concurrence et la guerre des prix, ne soit plus tenable.
Pour illustrer, MTN Cameroun ou Airtel Gabon, qui encaissaient jusqu’ici des revenus significatifs via le roaming, devront désormais :
- réorganiser leurs stratégies tarifaires,
- miser davantage sur la fidélisation client,
- ou encore concevoir de nouvelles offres régionales attractives.
Heureusement, des discussions sont en cours entre les gouvernements et les opérateurs pour ajuster les régulations fiscales, stimuler l’investissement dans les infrastructures (notamment les réseaux 4G et la couverture rurale)… et garantir que le service rendu reste de qualité.
🌐 Au-delà d’une réforme technique : un pas vers la CEMAC de demain
La suppression des frais d’itinérance s’inscrit dans une dynamique plus large de construction d’un espace économique intégré. Elle fait écho à d’autres initiatives récentes :
- La mise en circulation du passeport biométrique CEMAC,
- La suppression progressivement appliquée des visas entre les pays membres,
- La facilitation des échanges commerciaux et financiers par des réformes fiscales concertées.
Il s’agit donc là d’un élément fondamental dans la mise en œuvre de l’agenda d’intégration régionale. En supprimant les barrières numériques, la CEMAC ambitionne de créer un véritable marché commun, fluide et dynamique.
Encore faut-il que la mise en œuvre soit sérieuse, rapide et sans faux-semblants. Les prochaines semaines nous diront si cette belle promesse résistera à l’épreuve du terrain…