Condamnation du meurtre d’un leader de l’opposition en Tanzanie
La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a exprimé son indignation après le meurtre choquant de Mohamed Ali Kibao, un membre éminent du parti d’opposition Chadema. Ce dernier a été enlevé, maltraité et victime d’une agression violente.
Les circonstances du meurtre
Âgé de 69 ans, M. Kibao a été contraint de quitter un bus par des agents de sécurité présumés alors qu’il voyageait de Dar es Salaam, la plus grande ville tanzanienne, vers sa ville natale, Tanga. Son corps a été découvert dans le quartier d’Ununio, situé en bordure de la mer à Dar es Salaam, selon des informations relayées par les médias locaux.
Les conclusions de l’autopsie
D’après les résultats de l’autopsie, M. Kibao a subi des blessures graves, notamment des sévices physiques et des brûlures causées par de l’acide sur le visage. Freeman Mbowe, président du parti Chadema, a rapporté ces détails à l’agence de presse AFP.
Réaction officielle
Dans un communiqué diffusé sur X (anciennement Twitter), la présidente Samia a condamné ces actes inqualifiables et a exigé une enquête approfondie sur ce crime. Elle a déclaré : « J’ai ordonné aux agences d’enquête de me fournir des informations détaillées sur cet incident tragique et d’autres du même genre ». Elle a également affirmé que « notre pays est une démocratie et chaque citoyen a le droit de vivre ».
L’ambassade des États-Unis en Tanzanie a également exprimé son soutien pour une enquête « indépendante, transparente et rapide » concernant l’assassinat de M. Kibao. Cet appel à la justice s’inscrit dans un cadre plus vaste d’inquiétudes au sein de l’opposition et des défenseurs des droits de l’homme concernant une supposée répression des activités politiques.
Le climat politique en Tanzanie
La mort de M. Kibao soulève des préoccupations sur la sécurité des dirigeants de l’opposition, alors que M. Mbowe a averti : « Nous ne pouvons pas permettre que nos gens continuent de disparaître ou d’être tués de cette façon ». Cette situation alimente la crainte d’un retour à la répression sous l’ancien président John Magufuli, malgré les promesses de la présidente Samia de l’assouplir.
Il est important de noter que des tensions ont également été observées ces dernières semaines. En effet, le mois dernier, plusieurs hauts responsables de Chadema, dont M. Mbowe et son adjoint Tundu Lissu, ont été arrêtés après avoir tenté d’organiser un rassemblement de jeunes, que la police avait qualifié de provocation à la violence.
De surcroît, un artiste a été condamné à deux ans de prison pour avoir brûlé une image de la présidente Samia. Ces incidents soulèvent des préoccupations quant à la liberté d’expression et à la sécurité en période électorale, à l’approche des élections présidentielles de 2025.