Les réfugiés darfouri, qui ont cherché refuge dans l’est du Tchad en raison de la guerre en cours, sont en proie à des pénuries alimentaires, à un logement insuffisant et à une pénurie d’établissements de santé.
L’afflux de personnes fuyant le Darfour a dépassé le centre d’accueil d’Adré. Abdelmonim Adam, un réfugié et militant des droits de l’homme du Darfour qui a trouvé refuge à Adré, près de la frontière avec le Darfour, a signalé « des difficultés persistantes malgré les efforts du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et des organisations opérant dans les camps ».
« Les réfugiés à Adré, près de la frontière, sont confrontés à une pénurie de services, en particulier en ce qui concerne les approvisionnements alimentaires insuffisants et le logement inadéquat », a-t-il expliqué.
L’augmentation des arrivées en provenance de la région du Darfour a mis à rude épreuve le centre d’accueil des réfugiés d’Adré. Actuellement, environ 10 000 familles qui ont cherché refuge dans la région attendent d’être transférées dans des camps permanents. « Depuis le début de la guerre en avril de cette année, le HCR a répondu en établissant cinq nouveaux camps pour accueillir les réfugiés du Darfour, avec des projets en cours pour un sixième camp », a déclaré Adam, ajoutant que le nombre total de réfugiés soudanais transférés dans l’est du Tchad par le HCR depuis le début de la guerre « s’élève à environ 400 000 ».
Selon le dernier instantané hebdomadaire du Soudan de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), couvrant la période du 7 au 13 décembre, environ 594 000 Dardouriens ont traversé la frontière pour rejoindre l’est du Tchad depuis le déclenchement de la guerre mi-avril, faisant du Tchad le pays accueillant le plus grand nombre de réfugiés en provenance du Soudan.
Avant le déclenchement de la guerre, plus de 400 000 réfugiés soudanais dans l’est du Tchad avaient déjà désespérément besoin de nourriture. Le 20 juillet, Radio Dabanga a rapporté que des personnes ayant fui la violence dans l’ouest du Darfour pour rejoindre Adré souffraient de conditions difficiles, notamment des pénuries alimentaires et des matériaux de logement insuffisants.
Au début du mois d’août, une équipe conjointe tchadienne-HCR a commencé à transporter plus de 5 000 réfugiés du Darfour qui vivaient dans un camp de fortune près de la frontière vers le camp d’Iridimi. Les réfugiés soudanais de la région étaient également victimes de violences. Un résident du Darfour dans le camp de réfugiés de Gaga a été abattu à la fin du mois de septembre.
Un rapport du Forum des femmes du Darfour a montré que les femmes darfouriennes dans l’est du Tchad ne pouvaient pas quitter les camps pour se soulager de peur d’être violées et d’autres attaques graves.
Radio Dabanga a signalé en octobre que plus de 10 000 familles de réfugiés soudanaises qui ont fui vers le Tchad vivaient dans des conditions désespérées et manquaient de nourriture, de logement et de soins de santé.
Au début du mois de novembre, les Darfouri devenus résidents du camp de réfugiés d’Iridimi ont manifesté contre la détérioration de la situation sécuritaire dans la région et exprimé « un besoin urgent de logements ».
Fin novembre, les autorités tchadiennes, en coopération avec le HCR, ont facilité le transfert des réfugiés du centre d’accueil d’Adré et d’autres zones frontalières vers les camps de réfugiés de la région. Les dernières vagues de réfugiés, en particulier ceux ayant des proches déjà installés dans le camp de réfugiés de Milli, se sont installés directement sur le terrain du camp en raison de la surpopulation à la frontière.
Des tensions diplomatiques sont apparues entre le Soudan et le Tchad il y a deux semaines, lorsque les autorités tchadiennes ont décidé d’expulser quatre diplomates soudanais. La décision faisait suite aux accusations de Yasir El Atta, commandant en chef adjoint des forces armées soudanaises (FAS), le 27 novembre, accusant le Tchad de permettre l’utilisation de ses aéroports par des avions émiratis contenant apparemment des armes et des munitions pour les FSR.