Le Gicam tire la sonnette d’alarme face à l’affaire Danpullo/MTN, exprimant sa vive inquiétude quant à l’impact négatif que peut avoir cette situation sur les utilisateurs de monnaie électronique. L’organisation patronale appelle ainsi les autorités judiciaires à se conformer à la loi, qui stipule clairement que ces fonds sont insaisissables.
Rejoignant ainsi la BEAC et la Caisse de dépôts et Consignations dans leur soutien à la filiale locale du groupe sud-africain, le Gicam s’insurge contre la décision du juge du contentieux de l’exécution au tribunal de première instance de Douala Bonanjo, qui ordonne à Afriland First Bank de cantonner certains fonds appartenant aux titulaires de comptes de monnaie électronique.
Cette décision constitue une violation des règles édictées par le régulateur bancaire de la Cemac, rappelle le Gicam, soulignant que les fonds en question appartiennent aux titulaires de comptes et ne sont en aucun cas la propriété des opérateurs de réseau et de télécommunications.
Le patronat met également en garde contre les conséquences néfastes de cette affaire sur la cohésion sociale et la paix au Cameroun. Il en appelle aux autorités judiciaires à respecter strictement le droit en vigueur.
Il est important de noter que cette affaire n’est pas une première. Le Gouverneur de la BEAC avait déjà attiré l’attention du ministre des Finances sur cette question, à la suite d’une saisie de fonds appartenant à des clients mobile money par le tribunal de grande instance de Bonanjo.
L’affaire concerne en effet un litige entre le milliardaire camerounais Baba Danpullo et son banquier sud-africain. Ce dernier ayant obtenu la saisie et la vente de plusieurs biens immobiliers placés en hypothèque par Danpullo, son conseil a réussi à faire saisir les comptes bancaires des entreprises sud-africaines dont MTN Cameroon et Chococam.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que Public Investment Corporate (PIC) est actionnaire de ces entreprises, ainsi que de la banque First National Bank (FRB). Cela fait craindre une éventuelle saisie des comptes bancaires de ces entreprises, qui pourraient alors entraver leur activité et causer de graves conséquences économiques.
Le Gicam attire donc l’attention sur ces risques liés à l’affaire Danpullo/MTN et appelle les autorités judiciaires à respecter les lois en vigueur afin d’éviter une crise sociale et économique majeure. Le respect de ces dispositions est essentiel pour assurer la stabilité et la prospérité du Cameroun.