Le Zimbabwe a pris une décision historique mardi en abolissant la peine de mort. Après environ vingt ans sans aucune exécution, le gouvernement a décidé d’effacer cette pratique controversée de ses lois. Ce pays d’Afrique australe ne disposait plus de bourreau depuis 2005, mais les meurtriers pouvaient toujours être condamnés à mort pour leur crime.
Aujourd’hui, des dizaines de détenus se trouvent toujours dans le couloir de la mort, attendant leur exécution. Le ministre de l’information, Jenfan Muswere, a annoncé dans un communiqué que le cabinet avait approuvé l’abolition de la peine capitale. Après avoir mené des consultations à travers le pays, le gouvernement a pris la décision de soutenir un nouveau projet de loi visant à mettre fin à cette pratique barbare.
Bien que la peine de mort soit souvent justifiée comme un moyen de dissuasion, le gouvernement a également pris en compte le droit humain fondamental à la vie. Par conséquent, dans les cas où un meurtre est commis avec des « circonstances aggravantes », les condamnés recevront une peine de réclusion à perpétuité. C’est une victoire importante pour la justice et les droits de l’homme au Zimbabwe.
Le président Emmerson Mnangagwa, qui a lui-même été condamné à mort dans sa jeunesse pendant la guerre pour l’indépendance, a toujours été un fervent opposant à la peine de mort. Sa peine a été ultérieurement commuée, lui donnant ainsi une nouvelle chance de vie. Bien que cette décision soit considérée comme une avancée majeure, le chemin vers une abolition complète de la peine de mort dans le monde reste encore long.
Selon Amnesty International, en 2022, il y avait encore 87 pays qui appliquaient la peine de mort, et une vingtaine d’entre eux ont effectivement procédé à des exécutions. Le parlement du Zimbabwe, où le parti au pouvoir, la ZANU-PF, détient une majorité écrasante, devra maintenant voter sur la nouvelle législation.