Des experts soudanais et internationaux tirent la sonnette d’alarme sur un éventuel massacre qui pourrait avoir lieu à Darfour dénonce l'attaque des FSR sur son convoi d'approvisionnement à El Fasher »>El Fasher, dernier bastion du gouvernement dans la région du Darfour. Les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont lancé une offensive majeure contre la ville, mettant en danger la vie de plus de 700 000 civils qui sont actuellement sans protection. El Fasher est la seule zone du Darfour qui n’est pas entièrement contrôlée par les FSR.
Le Yale Humanitarian Research Lab a estimé qu’au moins 700 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, y compris des survivants des précédentes attaques des FSR, ont trouvé refuge dans la ville. Cependant, elles sont maintenant en danger face à l’assaut des FSR, qui inclut des bombardements aveugles de la part des forces armées soudanaises et qui a déjà fait plus de 100 victimes.
La situation est particulièrement préoccupante dans le plus grand camp de déplacés d’El Fasher, Zamzam, qui est déjà confronté à une grave famine et à un manque de soins de santé. Avec plus de deux douzaines d’enfants qui meurent chaque jour, le camp n’est absolument pas protégé et est maintenant menacé par l’offensive des FSR.
Des travailleurs humanitaires internationaux et soudanais ont averti lors d’un briefing d’urgence qu’il y a un risque imminent de pertes massives en raison du manque d’accès à l’aide humanitaire, des pertes potentielles lors des échanges de tirs et des assassinats ciblés par les FSR une fois qu’ils entreront à El Fasher.
Selon des experts tels que Nathaniel Raymond, directeur du Yale Humanitarian Research Lab, et Hala Al Karib, directrice régionale du SIHA, les FSR visent à achever le nettoyage ethnique qui a été laissé inachevé lors des précédentes attaques. Face à cette situation désastreuse, les défenseurs des droits humains ont appelé la communauté internationale à agir pour mettre fin à cette crise humanitaire.
Dans le cadre de la campagne Break the Blackout d’Avaaz, ils ont souligné l’incapacité du Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures concrètes pour protéger les civils. Ils ont donc exhorté à des actions telles que la fourniture d’aide humanitaire, le soutien aux efforts d’intervention d’urgence et l’extension de l’embargo sur les armes de l’ONU.
La situation est particulièrement inquiétante pour les femmes et les filles, qui sont constamment menacées de violence, tant au Soudan que dans les camps de réfugiés de l’autre côté de la frontière tchadienne. Avec l’attaque des FSR en cours, le temps presse pour que la communauté internationale agisse pour éviter un éventuel génocide.
Les experts avertissent que la fenêtre d’action se referme rapidement et que le monde doit choisir entre arrêter les FSR ou devenir complice du massacre de civils innocents.