L’Union Africaine (UA) exprime aujourd’hui son inquiétude face à la parlement-et-denonce-un-coup-detat-constitutionnel/” title=”Intrigue politique : Simões Pereira rejette la dissolution du parlement et dénonce un coup d'État constitutionnel”>dissolution du parlement de Guinée-Bissau et condamne fermement les violences qui ont secoué le pays ces derniers jours.
Des affrontements entre la Garde Nationale et l’armée ont causé au moins deux morts dans la capitale, Bissau, jeudi soir et vendredi matin, qualifiés de “tentative de coup d’Etat” par le Président guinéen Umaro Sissoco Embaló.
Ce dernier a décidé de dissoudre le parlement et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, ”condamne fermement la récente violence en Guinée-Bissau” et se préoccupe de la dissolution du parlement, selon un communiqué publié sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Le président de la Commission de l’UA a également appelé le gouvernement et les parties prenantes à privilégier le dialogue pour résoudre la crise.
Umaro Sissoco Embaló a pris la décision lundi de dissoudre le parlement après les affrontements entre la Garde Nationale et les membres du bataillon du Palais Présidentiel, considérés comme un coup d’Etat.
Le Président a pris cette décision après une réunion du Conseil d’Etat et a qualifié les événements de “coup d’Etat”. La Garde Nationale a extrait de leur cellule le ministre des Finances, Suleimane Seidi, et le secrétaire d’Etat au Trésor, António Monteiro, jeudi soir, détenus pour une affaire présumée de corruption.
Cela a entraîné des affrontements armés entre la Garde Nationale et le bataillon de la Présidence, qui ont été résolus par l’intervention de la Police Militaire et ont conduit à l’arrestation du commandant de la Garde Nationale, Vitor Tchongo.
Suite à cette décision, une présence militaire importante a été observée dans les rues de Bissau, mais a disparu pendant la nuit.
La Guinée-Bissau, un pays lusophone de deux millions d’habitants, est l’un des plus pauvres du monde et est considérée comme l’un des pays les plus corrompus au monde depuis son indépendance du Portugal en 1974.
Le pays a connu des périodes d’instabilité marquées par des tentatives de coup d’Etat.
En février 2022, Sissoco Embaló a échappé à un coup d’Etat qu’il avait présenté comme une tentative directement liée au trafic de drogue.
En réaction aux événements du 1er décembre, la présidence en exercice de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), actuellement détenue par Sao Tomé et Principe, a appelé aujourd’hui “au respect des principes de l’Etat de droit démocratique et de la séparation des pouvoirs” en Guinée-Bissau.
Dans un communiqué publié par le cabinet du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés de ce pays, Gareth Haddad do Espírito Santo Guadalupe, il est rappelé que “la CPLP suit avec préoccupation les récents événements en Guinée-Bissau, impliquant les forces de défense et de sécurité de cet Etat-membre”.
La CPLP, par l’intermédiaire du chef de la diplomatie du pays qui détient la présidence tournante, fait appel au respect des principes de l’Etat de droit démocratique et de la séparation des pouvoirs, en particulier de l’indépendance de la justice, tels qu’ils sont inscrits dans sa constitution respective.
Dans la note, il est demandé un plus grand engagement dans la consolidation de la stabilité politique et institutionnelle de la part de tous les acteurs politiques de Guinée-Bissau.
La présidence de la CPLP, communauté qui réunit l’Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Portugal, le Mozambique, Sao Tomé et Principe, la Guinée équatoriale et Timor-Leste, souligne également qu’elle “renouvelle sa profonde solidarité avec le peuple de la République de Guinée-Bissau et de ses institutions démocratiques et légalement constituées”.
En tant que l’un des neuf Etats membres de la CPLP, la Guinée-Bissau doit succéder à Sao Tomé Principe à la présidence de cette organisation en 2025.