Ministre des Affaires étrangères du Soudan rejette la demande d’excuses du Tchad: une situation tendue au sommet de l’Afrique

Le ministre des Affaires étrangères soudanais, Ali⁣ al-Sadiq, a révélé⁤ que le Tchad avait ‌demandé des excuses de⁤ son⁢ pays après l’accusation de soutien​ du Tchad aux⁤ Forces de soutien ‍rapide (FSR) dans leur conflit en cours avec l’armée soudanaise.

Cependant, il a⁣ maintenu que ‌son gouvernement ne s’excuserait pas.

Le 27 novembre, le lieutenant-général Yasir al-Atta, commandant adjoint de l’armée soudanaise et membre du ⁣Conseil souverain, avait accusé le Tchad d’autoriser le transport d’armes ‍et de munitions émiraties à travers ses aéroports pour soutenir les FSR.

Dans⁣ une interview accordée à la télévision soudanaise lundi,⁤ al-Sadiq a déclaré que le Tchad avait convoqué l’ambassadeur du Soudan et avait demandé des excuses pour les déclarations d’al-Atta dans un délai de trois jours.

Le gouvernement tchadien a menacé de prendre des “mesures” non⁣ spécifiées si⁣ le Soudan ne se conformait pas. Cependant, al-Sadiq a fermement rejeté cette ⁢demande, affirmant ‌que les accusations du Soudan étaient basées sur des preuves, notamment des ⁤images satellites et des photographies​ aériennes, que le Tchad ‍avait fourni ⁤un soutien logistique aux FSR via les Émirats⁤ arabes unis.

Il a expliqué que l’ambassade du⁣ Soudan à‍ N’Djamena‍ et le consulat à⁣ Abéché avaient​ tenté⁣ de présenter ces‌ preuves aux autorités tchadiennes,⁢ mais qu’elles ⁤les avaient‍ ignorées.

Il a également précisé que la position du Tchad dans le conflit avait été initialement neutre, mais qu’elle avait changé après la visite de ‌responsables émiratis à N’Djamena.

Al-Sadiq ⁣a⁤ souligné ⁣que le Soudan avait constamment tenté de communiquer avec Dubaï pour mettre un terme ⁤au soutien émirati aux FSR, mais que leurs​ efforts⁢ avaient été vains.⁢ En conséquence, ⁤le Soudan a notifié plusieurs‌ pays et a demandé leur aide pour persuader les Émirats arabes unis de cesser leur soutien.

“Les accusations d’al-Atta⁤ sont venues après ⁤que le Soudan ⁣ait atteint une impasse avec⁣ les Émirats”, a-t-il souligné.

En novembre, al-Atta avait déclaré‍ que les Émirats⁤ arabes unis fournissaient ⁢des armes aux FSR via l’aéroport ⁣d’Am ⁢Jars au Tchad. Il avait également ‍qualifié les Émirats arabes⁢ unis de “pays⁢ mafieux”.

Malgré ‍les preuves ⁤de l’implication‌ des Émirats ⁤arabes unis dans le conflit, le Soudan n’a pas initialement provoqué les Émirats. Cependant, le Soudan a ⁤riposté après que les Émirats ont expulsé des diplomates ​soudanais de leur territoire, a déclaré le ministre. Il a souligné que le droit ⁤international permet au Soudan de répondre ⁤à de telles actions.

En réponse aux accusations d’al-Atta, le gouvernement des Émirats arabes unis ⁣a demandé au militaire​ attaché soudanais,‌ à son adjoint et à l’attaché culturel de quitter le pays. Le Soudan a riposté en expulsant 15 diplomates émiratis.

Al-Sadiq a critiqué la présence du ministre d’État émirati aux​ Affaires étrangères en marge du ‌sommet extraordinaire de l’Autorité intergouvernementale pour ⁣le développement (IGAD)​ à Djibouti, qui a abordé⁤ la crise soudanaise samedi⁢ dernier, ⁢le ‌9 décembre. ⁢Il a considéré ‌cela comme un signe de capitulation de l’IGAD face aux​ pressions extérieures, étant donné que les Émirats arabes unis ne sont ni membres de l’IGAD ni de l’Union africaine.

Il a également accusé l’IGAD⁣ de conspiration contre le⁢ Soudan⁢ à travers le communiqué‍ final du sommet, qui contenait des points qui n’avaient ‍pas été convenus. Il​ a affirmé que le Secrétariat exécutif de l’IGAD‌ avait ⁢agi ‍de mauvaise ⁣foi⁤ pour orchestrer ​une conspiration contre le Soudan, incitant le‌ ministère soudanais des Affaires étrangères à publier une déclaration rejetant certains aspects du communiqué final du ⁣sommet.

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